L’agrandissement du port d’Abidjan illustre la volonté du président Alassane Ouattara de renforcer l’attractivité du pays, déjà tirée par une croissance économique significative (+6% de croissance attendue sur 2023-2024, selon la Banque mondiale).
La transformation du Port Autonome d’Abidjan (PAA) fait partie des priorités affichées par le chef d’Etat ivoirien dont l’ambition est de faire de la Côte d’Ivoire un passage obligé et un hub sous-régional de haut rang. L’amélioration du port (qui sera équipé d’un second porte-conteneurs) doit donc, à terme, faire de l’infrastructure une référence de premier plan sur la façade atlantique africaine.
Présent à l’inauguration des nouvelles installations, le vice-président ivoirien Tiémoko Meyliet Koné a expliqué, chiffres à l’appui que : « Les infrastructures portuaires accueillent désormais des navires de 15 000 conteneurs contre 3 500 seulement il y a quelques semaines encore. Ce nouveau terminal fait donc doubler la capacité annuelle (…) qui passe d’un à deux millions de conteneurs par an ». Installé dans les années 1950, le port d’Abidjan est très important pour les pays de la région dépourvus de façade maritime (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad…). Résultat, en 2021 le port a réalisé 76% de ses échanges à l’extérieur.
Dynamiser les chaînes de valeur et créer de l’emploi
La mise en service de cette nouvelle infrastructure aura également un impact conséquent sur la dynamisation des chaînes de valeur logistique mais aussi sur le développement de l’emploi et des compétences locales. « Le nouveau terminal, connecté à la capitale économique ivoirienne, sera capable de traiter plus d’1,5 million de conteneurs EVP par an », s’est réjouit Koen De Backker, directeur général de Côte d’Ivoire Terminal. « Il va aussi renforcer la fluidité des importations et des exportations du pays et servir de levier de développement pour les chaînes de valeur agricoles au bénéfice des producteurs locaux des filières cacao, noix de cajou, hévéa et mangue ». En 2022, la mise en service du terminal a aussi favorisé la création de 200 postes pour un objectif à terme de 450 emplois directs. Des perspectives réjouissantes et en accord avec la performance économique du pays.
La stratégie économique d’Alassane Ouattara porte ses fruits
En effet, l’économie ivoirienne a tenu bon en 2021, malgré les chocs de la pandémie mondiale, avec une croissance affichée de 7 %. La Banque mondiale dans ses derniers rapports sur la Côte d’Ivoire a salué les résultats obtenus par le président Ouattara et son gouvernement, dont l’objectif est de soutenir une forte croissance du PIB jusqu’en 2030 tout en réduisant drastiquement la pauvreté. L’extension du port d’Abidjan fait ainsi partie des nombreux challenges lancés par la présidence qui entend bel et bien dynamiser et moderniser la ville, principale vitrine du pays.
D’autres chantiers sont également en cours dans la capitale économique : ligne de métro, pont, centrales électriques… Pour ce faire, le nouveau Programme National de Développement 2021-2025 table sur des investissements de plus de 59 000 milliards de FCFA (90 milliards d’euros). Et selon les estimations, la concrétisation du PND favorisera une reprise forte de la croissance prévue à 8 % pour la période 2021-2025.
En pleine transformation, le poumon économique du pays n’oublie pas pour autant ses habitants. En inaugurant le tronçon de la ligne 1 du futur métro abidjanais en août dernier (prévu pour 2025), le Premier ministre Patrick Achi a ainsi assuré que les indemnisations pour les expropriations étaient lancées.