Il y a un peu plus de deux mois, une grande catastrophe sanitaire était annoncée du côté du continent africain. Or, à l’heure actuelle, elle n’a toujours pas eu lieu, et risque de ne jamais avoir lieu. En effet, le nombre de contaminations du continent est nettement inférieure à celle du continent européen.
Dans le combat face à cette pandémie de Coronavirus, l’Afrique s’en sort parfaitement. Mi-mai, le continent comptait environ 74 000 contaminations pour 1,3 milliard de personnes. Cela correspond en tout à un peu plus de 1,6% des individus touchés dans le monde. Concernant les morts, près de 2500 personnes sont décédées. Découvrons les explications de cette faible contamination au Covid-19 sur le continent.
Avons-nous été trop alarmiste pour le continent africain par rapport au Coronavirus ?
C’est toujours simple, une fois le drame passé, de dire qu’on a été catastrophiste. Au commencement de la pandémie et à l’arrivée du Coronavirus sur le continent africain (remontant mi-février en Égypte), il n’y avait pas d’éléments justifiant le fait de ne pas se baser sur le modèle européen afin de combattre la Covid-19. On voit ici le souci majeur des modèles épidémiologiques. Ces derniers ont énormément de variables. Or, il suffit qu’une ne soit pas la même afin que le modèle ne soit plus valable. Cela a notamment été le cas avec le terrible virus Ebola où certains modèles épidémiologiques envisageaient le pire avec des dizaines et des dizaines de milliers de décès. Cela n’a fort heureusement pas eu lieu.
En tout cas, à l’heure actuelle en Afrique, on ne retrouve pas les courbes épidémiques du Covid-19 présentes sur le continent européen, tout comme aux États-Unis. Néanmoins, il faut être prudent. Quelle est la cause de ce phénomène ? Une des explications est la jeunesse du continent. En effet, l’âge médian est d’environ 20 ans. Le chiffre est divisé par deux par rapport au continent européen, où il est de plus de 40 ans.
Toutefois, pour rappel, être jeune ne protège pas face au Coronavirus, même si la forme la plus dangereuse de ce virus touche surtout les plus âgés. En plus de cela, la forme asymptomatique de la maladie, la plus commune chez les moins de 30 ans, présente l’avantage d’être nettement moins contagieuse. Cela est dû au fait que les personnes asymptomatiques n’ont pas de toux et que cette dernière est tout simplement le principal vecteur de transmission du Coronavirus.
L’apparition tardive du Covid-19 et la réaction appropriée de multiples gouvernements africains ont-ils été essentiels ?
La réponse à cette question est compliquée car cela varie d’un pays à un autre. Certains ont eu une réaction plus rapide que d’autres ; ou encore plusieurs pays ont fait le choix d’imposer un confinement tandis que d’autres non. Même chose pour le masque. En plus, certains n’ont pas du tout respecté les mesures décidées pour lutter contre le Covid-19.
À part cela, certains pays pensent que le climat a une grande influence par rapport à la faible présence du virus sur le continent, tout comme c’est le cas pour la grippe. Or, pour le Covid-19, rien n’a été prouvé. Par contre, par rapport à la grippe, il existe de fortes différences en fonction des zones géographiques. Sur le continent européen, la grippe saisonnière explose durant la saison hivernale et n’existe presque plus en été. Est-ce que cela sera la même chose pour le nouveau Covid-19 ? Réponse dans quelques mois.
Le système immunitaire des Africains y est-il pour quelque chose ?
En Afrique, de nombreux pathogènes sont présents : bactéries, parasites ou encore virus. Ainsi, les systèmes de défense immunitaire sont énormément stimulés, au contraire du continent européen. Cela peut-il expliquer une meilleure défense contre la Covid-19 ?
Quelquefois, des agents pathogènes différents ont un « motif moléculaire » identique. Cela peut par exemple être une même protéine. Néanmoins, ces motifs moléculaires ont comme utilité d’être des récepteurs pour le système immunitaire afin de trouver un « agresseur », et par la suite lutter contre lui. Est-ce qu’un agent pathogène courant sur le continent africain et la Covid-19 ont un motif moléculaire semblable ? Il s’agit une nouvelle fois d’une simple hypothèse.