Le Salon Créations & Savoir-Faire 2021 aura lieu du 17 au 21 novembre prochains à Paris (Porte de Versailles), et mettra en valeur les acteurs du « do it yourself », qu’ils fassent partie de grands groupes ou soient indépendants. Depuis quelques années, une attention particulière est d’ailleurs portée à l’artisanat par les géants industriels tricolores.
C’est un curieux paradoxe : l’artisanat, en France, a toujours été plébiscité, au point d’être surnommé «première entreprise» de l’Hexagone dans de nombreux classements. Pourtant, il semblerait que le secteur d’activité revienne en grâce, les Français étant de plus en plus séduits par la liberté et la créativité offertes par le statut d’artisan.
« Composé essentiellement de petites entreprises, le secteur de l’artisanat est un géant économique, affichent sur leur site Internet les Chambres de métiers et de l’Artisanat (CMA). Présent dans les secteurs de l’alimentation, du bâtiment, de la production et des services, l’artisanat rassemble plus de 510 activités différentes et occupe ainsi une place privilégiée dans l’économie française ».
« Restaurons Notre-Dame ! »
Depuis le début de la décennie, le secteur, qui allie souvent savoir-faire traditionnel et technologies de pointe, pèse ainsi 30 % des créations annuelles d’entreprises. Et il y a fort à parier que cette part sera amenée, si ce n’est à exploser, du moins à grandir dans les prochaines années : « Ces métiers sont au cœur des changements des modes de production et de consommation : mise en avant des savoir-faire locaux, aspiration à plus de liberté, désir de contact humain », explique à L’Express Joël Fourny, le président de la CMA France.
Preuve, également, que les métiers de l’artisanat – bâtiment, service, alimentation, production – reviennent sur le devant de la scène, médiatique mais pas seulement : les grands groupes tricolores y ont massivement recours, et, surtout, mettent en place des stratégies pour encourager leur développement.
Mi-octobre dernier, LVMH, le numéro 1 mondial du luxe et de la mode, organisait l’événement « Show off », afin de souligner l’importance des métiers de l’artisanat pour l’économie d’un géant industriel. L’occasion, outre l’annonce du recrutement de quelque 30 000 personnes dans des « métiers d’excellence » d’ici 2024, de mettre en lumière les apprentis formés cette année à l’Institut des métiers d’excellence (IME), une école créée il y a 7 ans par le groupe de Bernard Arnault pour promouvoir les filières artisanales. Dont certaines pouvaient être délaissées.
1 400 apprentis formés par l’Institut des métiers d’excellence (IME)
Maroquinerie, joaillerie, horlogerie : chaque année, ces métiers font partie des 10 000 postes non pourvus dans l’artisanat, selon le Comité Colbert, une association qui regroupe les grands noms du luxe français. Avec 34 formations proposées et près de 1 400 apprentis sortis de ses rangs, l’IME peut se targuer de tout mettre en œuvre pour inverser la tendance ; Bernard Arnault espère même intensifier la formation et le recrutement d’artisans pour que les produits du groupe puissent « rayonner dans le monde entier ».
Comme un symbole, alors que l’édition 2020 avait été annulée pour cause de pandémie – elle s’est tenue de manière digitale -, le 26ème Salon international du patrimoine culturel a eu lieu, du 28 au 31 octobre derniers, au Carrousel du Louvre, à Paris, et a réuni pas moins de 340 exposants. Au menu : restauration, sauvegarde et valorisation du patrimoine bâti ou immatériel. Et même, clou de l’événement, la première étape de l’exposition itinérante « Restaurons Notre-Dame ! », offrant aux badauds une reproduction-maquette à l’échelle 1/20ème de la charpente de la cathédrale. Car c’est aussi cela, l’artisanat : la contribution aux plus beaux monuments du patrimoine français – et mondial.