Certains que les intelligences artificielles peuvent optimiser l’univers judiciaire, différents groupes privés et publics se penchent déjà sur cela. En France, le projet DataJust va, par exemple, proposer une fonction d’IA de modélisation du préjudice corporel. L’Estonie a, pour sa part, franchi le pas depuis deux années : les autorités disposent de robots juges pouvant donner leurs décisions par rapport à des petits litiges.
IA dans la justice : quel est l’axe de recherche principal ?
Un des principaux axes de recherche est la suppression des biais des IA (un biais algorithmique est le fait qu’il n’y ait pas neutralité et équité du résultat d’un algorithme). Dans la ville américaine de San Francisco, une intelligence artificielle réductrice de biais effectue la censure, de façon automatique, des données permettant l’identification de la couleur d’une personne suspecte dans les écrits policiers. Certains pays tels que par exemple les Pays-Bas souhaitent effectuer des procès en réalité virtuelle. Dans ces derniers, les magistrats apercevraient … un simple avatar de l’accusé.
Un tel mécanisme diminuerait l’influence de possibles préjugés/discriminations par rapport au genre ou à la couleur de l’individu, dans la décision de justice. Il y a trois ans, des experts californiens ont effectué la simulation de procès en réalité virtuelle. Si on se fit à ces tests, cela pourrait être la solution en vue d’une baisse considérable et réaliste des préjugés dans une salle de justice.
Autre élément méritant d’être étudiée : l’usage des intelligences artificielles juridiques pour, non pas donner des décisions neutres, mais afin de dénicher les discriminations. Ainsi, de telles IA pourraient par exemple être utiles par rapport aux demandes d’annulation de sortie du territoire par des étrangers, qui traduisent un pourcentage conséquent des litiges administratifs en France.
Une solution afin de dénicher les indices de discriminations
Dans ce secteur, une intelligence artificielle d’origine française, Supra Legem, avait déniché des disparités conséquentes entre les juges. En effet, il y en a qui refusaient quasiment la totalité des demandes, alors que d’autres en rejetaient deux fois moins. La révélation de Michaël Benesty, concepteur de Supra Legem et expert en machine learning a été une véritable bombe dans le milieu. Ces différences étaient encore plus majeures lorsqu’on prend en compte le fait que cela avait lieu dans une même juridiction. Dans la Cour d’appel de Paris, un magistrat rejetait par conséquent 97 % des demandes d’étrangers, lorsqu’un autre annulait leurs demandes à 40 %.
Les magistrats ne connaissent pas forcément les méthodes et les décisions de leurs pairs. Ainsi, leur dévoiler un miroir peut les aider à avoir une vision globale des usages dans leur juridiction. Néanmoins, beaucoup de spécialistes mettent en garde : il est nécessaire de penser à une approche graduelle et individuelle. Ainsi, un travail d’experts avec des volontaires sur l’auto-amélioration est actuellement en cours. À la base, l’intelligence artificielle est un outil d’assistance pour la justice, offrant la possibilité d’économiser du temps. Une fois habitués à ce genre d’IA, les magistrats pourront accepter plus aisément ce genre d’outils renseignant sur des possibles choix peu cohérents, en dévoilant une comparaison chiffrée.
L’intelligence artificielle : efficacité de la justice optimisée
Peu importe les axes de développement choisis, la plupart des experts affirment que la mise à disposition des décisions de justice mêlées aux avancées des outils du Big Data (données massives) va offrir la possibilité d’une vision nettement plus poussée et plus globale de la manière dont la justice fonctionne.
Pour les spécialistes, l’institution judiciaire doit se servir de ces outils afin d’optimiser sa qualité et son niveau de performances. Et si cette dernière ne le fait pas, d’autres acteurs, comme par exemple les avocats ou les PME utiliseront ce genre d’IA : ce seront alors eux qui auront de l’avance par rapport à un changement, qui est au final irréversible.