Environ 50 % des économies d’énergies anticipées via les technologies modernes plus respectueuses de l’environnement pourraient disparaître à cause de « l’effet rebond ». Il s’agit d’un paradoxe se terminant par une augmentation de la consommation d’énergie lorsqu’on optimise l’efficacité d’une habitation.
Un véhicule électrique ne produisant pas de dioxyde de carbone, des ampoules LED consommant moins d’énergie, une habitation bénéficiant d’une meilleure isolation …, les industriels effectuent tous les efforts nécessaires afin d’offrir des technologies plus performantes et par conséquent baisser l’empreinte carbone. Divers contextes énergétiques anticipent un découplage entre la consommation d’énergie et le produit intérieur brut, ce dernier augmentant alors que la consommation énergétique baisse. Or, dans les faits, les tendances internationales vont dans le sens contraire.
Des habitations parfaitement isolées … mais plus massives
L’effet rebond à l’échelle internationale pourrait affaiblir plus de la moitié des économies d’énergie espérées. Mais au fait, qu’est ce que l’effet rebond ? Il s’agit d’une théorie économique mettant en avant que plus on possède de nouvelles technologies optimisant la consommation d’une ressource, plus la demande concernant cette ressource explose, ce qui engendre une hausse de la consommation énergétique globale. Différentes formes peuvent être prises par cet effet.
Tout d’abord, il y a l’effet d’usage. On utilise plus l’équipement à la suite de la baisse de son coût de fonctionnement. Ainsi, on se servira d’un four consommant peu d’énergie plus souvent. On voit également que l’optimisation de l’isolation contribue à façonner des habitations plus massives. Ensuite, il y a l’effet de revenu : il y a réinvestissement des montants économisés dans une multitude d’activités ou produits (comme par exemple les voyages ou bien les loisirs), consommant eux également de l’énergie. Et enfin, il y a l’effet de substitution : le consommateur change, de façon prématurée, un appareil par un autre moins énergivore. Prenons l’exemple qui suit : l’achat d’un lave-linge A+++ tandis que le vieux marche encore parfaitement.
Augmentation de consommation d’énergie primaire dans le monde
L’effet rebond (augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’usage d’une technologie) ne se restreint pas à l’aspect purement financier. Ainsi, le TGV permet le développement d’un mode de vie plus citadin dans les zones rurales. L’optimisation des transports engendre aussi un surplus de consommation concernant les biens importés.
En tout cas, le découplage prévu entre croissance ainsi que consommation d’énergie n’est pas de la partie. À la suite de neuf années de baisse de la croissance économique internationale après la récession de 2008, la consommation mondiale d’énergie primaire a connu une hausse annuelle de 2,1 % en 2017 et de 2,3 % l’année suivante, ce qui correspond à la moyenne d’environ 2,4 % chaque année sur les 250 dernières années. Les différentes prévisions énergétiques internationales de l’Agence internationale de l’énergie, du Groupe d’experts intergouvernemental sur le futur du climat ainsi que d’une multitude d’autres organisations, qui prévoient une croissance moindre ou nulle de la demande énergétique lors des prochaines décennies formalisent un grand écart en comparaison avec la tendance historique.
Climat : objectifs de l’Accord de Paris plus difficiles à atteindre que prévu
Les scientifiques ont épluché près de 33 rapports portant sur l’effet rebond, et ont défini que ce phénomène dégrade plus de la moitié de la baisse d’énergie anticipée. Or, cela ne signifie pas que les multiples progrès et efforts au niveau de l’efficacité énergétique sont inefficaces. Néanmoins, ils doivent être de plus en plus nombreux et il doit également y avoir de profonds changements structurels. Par exemple, il est nécessaire de procéder à un plus grand investissement dans le captage et le stockage du carbone ou optimiser l’usage des terres afin de remplir les finalités de l’Accord de Paris. Afin de résoudre ce souci, il faut regarder non pas forcément aux politiques gouvernementales mais par rapport à chaque consommateur.
Il y a des études psychologiques spécifiques ayant dévoilé qu’une attitude « respectueuse de l’environnement » dans un milieu était la plupart du temps liée avec un autre comportement moins écologique : si j’effectue le tri des déchets et que je consomme moins de viande, je m’offre la possibilité de voyager en avion. Pour le plus grand nombre en 2021, l’énergie électrique demeure encore et toujours un véritable gage de qualité de vie.