Le mouvement djihadiste Boko Haram, terrorisant l’Afrique subsaharienne, a multiplié ces derniers mois les attaques au Cameroun, au Nigeria ou encore au Tchad. Formé en 2002, le groupe est un mouvement insurrectionnel et terroriste d’idéologie salafiste djihadiste. Découvrons tout ce qu’il y a à savoir sur la situation actuelle de ce groupe sunnite.
Boko Haram : quel est l’état du groupe ?
Début 2015, le groupe avait le contrôle de zones gigantesques au Nigeria, dans l’état du Bornou, situé dans le sud-est du pays. D’ailleurs, la secte possédait sa propre administration dans certains lieux. Or, avec la prise de pouvoir de Muhamadu Buhari, l’État fédéral a repris les zones contrôlées par le groupe terroriste.
Au fil du temps, les territoires conquis par Boko Haram se sont fortement réduits. Désormais, le groupe contrôle notamment le fief de la forêt de Sambissa (situé dans le nord-est du pays et à la frontière avec le Cameroun) mais également différentes îles du Lac Tchad. Boko Haram a perdu une multitude de territoires au Niger, au Tchad ou encore Cameroun. En plus de cela, la secte s’est divisée en deux parties rivales, qui s’entretient, essentiellement autour du bassin du Lac Tchad. Au final, le mouvement a perdu beaucoup de puissance au fil des années. Or, il demeure toujours extrêmement dangereux et peut toujours mener des attentats-suicides et des enlèvements, comme cela a malheureusement été le cas ces derniers mois.
Pourquoi Boko Haram sévit encore ?
C’est bel et bien la nomination de Buhari au poste de président il y a cinq ans qui a permis au combat contre Boko Haram de prendre une toute autre tournure, tant au niveau régional que national. Un des premiers actes fondateurs de cette lutte a été le transfert de l’état-major de la force de combat contre Boko Haram à Maïdougouri. Il s’agit de la capitale de l’État du Bornou, qui est situé dans le sud-est du Nigeria.
À part cela, le pouvoir du pays a également déployé plus de moyens, surtout pour l’armée. Il a également veillé à ce que ces derniers soient nettement mieux gérés qu’auparavant. Au niveau sous-régional, le président Buhari a aussi apporté une meilleure réponse par rapport à la coordination militaire et sécuritaire face au mouvement terroriste. Pour cela, la force mixte multinationale a été créé. Ainsi, ces différentes progressions ont amené rapidement de bons résultats. Néanmoins, cela n’a pas été suffisant afin d’éradiquer Boko Haram.
La solution dans le bassin du Lac Tchad ne doit pas uniquement être militaire. Afin d’être parfaitement efficace, il est nécessaire que l’approche soit holistique. Cette dernière doit mêler la solution militaire et sécuritaire, sans oublier pour autant les obligations de développement ainsi que l’urgence par rapport à l’environnement. Le combat contre le groupe Boko Haram doit avant tout être global et holistique.
Qui sont exactement les Boko Haram ?
Il y a trois catégories bien distinctes dans l’organisation terroriste. Il y a tout d’abord ceux ayant rejoint les rangs de Boko Haram car ils adhéraient aux idées du groupe. Ce qui est surprenant, c’est que ce sont ceux qui sont le moins nombreux.
La seconde catégorie est ceux ayant été enrôlés de force. Ils ont eu la malchance d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Parmi eux, on compte beaucoup de jeunes. Désormais, ils combattent pour le groupe à l’insu de leur plein gré. Enfin, la dernière catégorie concerne les personnes ayant rejoint les rangs de la secte par calculs économiques.
Depuis plusieurs années, on distingue deux sections chez Boko Haram : une aile dirigée par Abubakar Shekau et une autre menée auparavant par le duo Nur/Barnawi. Dans le passé, chaque aile possédait son terrain, son propre fief si vous préférez. Désormais, ce n’est plus tellement le cas. Une chose est sûre : la victoire contre le groupe djihadiste mettra énormément de temps. Il faut apporter toutes les réponses nécessaires, qu’elles soient militaires, économiques ou écologiques, sans oublier une implication plus conséquente des acteurs locaux. Le combat contre le terrorisme est encore long.