Cérès, planète qu’a découvert Giuseppe Piazzi il y a quasiment 220 ans, est l’objet le plus massif de la ceinture d’astéroïdes. Cérès est situé entre la planète rouge et Jupiter. Cette planète naine, que les chercheurs pensaient être stérile, est un grand sujet d’étude depuis cinq ans et le premier passage de la sonde américaine Dawn.
Cette sonde était parvenue à détecter des points brillants de façon anormale nommés « faculae ». Ces derniers sont situés dans le cratère Occator de Cerès. Il s’agit d’une structure d’impact ayant plus de vingt millions d’années. Les experts pensent que ces taches sont la preuve qu’il y a du carbonate de sodium (un type de sel) tout au fond du cratère de la planète.
Découverte importante
La découverte de carbonate de sodium sur la planète Cérès est une découverte majeure. Sur notre planète, ce carbonate est présente uniquement dans l’eau de mer. On en trouve autour des évents hydrothermaux (sources hydrothermales si vous préférez). C’est avec ces derniers que la vie serait arrivée, et cela il y a des milliards d’années.
Or, ce carbonate de sodium sur Cérès est un débat interminable chez la communauté scientifique. Certains experts pensent qu’il viendrait de la glace souterraine, qui aurait complètement fondue avec la chaleur après l’impact provoquant la formation du cratère. Puis, il aurait re-congelé par la suite. D’autres chercheurs, par contre, pensent que la planète Cérès possède une couche de saumure liquide mais aussi extrêmement profonde. Cette dernière, lors de l’impact, se serait intégrée à la surface avant d’entièrement congeler.
Un minéral rare découvert
La fameuse sonde américaine Dawn est désormais dans la dernière étape de sa mission : être le plus près possible de la planète Cérès. Ainsi, la sonde a dirigé ses instruments en direction du cratère Occator, là où sont présentes de multiples tâches de type clair. Il s’agit de points brillants avec énormément de carbonate de sodium.
Les experts ont également fait la découverte de minéraux assez jeunes. Ainsi, ces derniers ne peuvent pas être la preuve d’une époque lointaine : ils sont la conséquence d’un phénomène plutôt moderne, et ils viennent d’une source enfouie de saumure : c’est une solution aqueuse composée de sel. Les nombreuses observations ont permis de découvrir un minéral unique et rare. Il s’agit de l’hydrohalite. Cette découverte est essentielle, puisque ce minéral présente la particularité de se déshydrater en seulement quelques centaines d’années. Afin de durer dans le temps, il a par contre besoin d’humidité. C’est pourquoi s’il est encore présent à l’heure actuelle, cela veut dire que sa source est extrêmement récente.
Au niveau scientifique, les indices sont en tout cas multiples et significatifs avec notamment la chaleur interne de la planète Cérès, la présence de « sels » et d’un minéral récent ne perdurant pas sur le long terme sans humidité : tout cela laisse penser à la présence d’une source enfouie au fond de la planète Cérès, et peut-être même d’un type d’océan. À part cet univers océanique que peut dissimuler la planète, ces trouvailles prouvent également et surtout que la planète naine est sans aucun doute encore active… et qu’il y a énormément à découvrir par rapport à sa structure et sa géologie : une vie microbienne jusqu’à pourquoi pas son éventuelle habitabilité.
Cérès : une planète océanique
Plusieurs experts ont mis en avant que la présence d’hydrohalite est une preuve irréfutable que Cérès recèle d’eau de mer. Ainsi, la planète serait un genre d’univers océanique, au même titre que différentes lunes des planètes de Saturne et de Jupiter.
Il se peut même qu’il y ait encore de l’eau sous la surface. Ainsi, la NASA pense à envoyer une nouvelle mission afin de déployer un rover sur place. L’étude sur cette dernière apparaîtra dans seulement trois ans, sur la célèbre revue Planetary Science Decadal Survey. Il faudra être patient !