Créer une colonie humaine sur une autre planète que la nôtre (sur Mars spécialement) est une mission posant une multitude de problèmes scientifiques. Tout d’abord, le nombre d’être humains qui s’installeront est essentiel. D’ailleurs, un astrophysicien s’est penché sur le nombre minimal idéal de colons pouvant aller sur une autre planète que la nôtre.
L’importance de l’autosuffisance
Les astronautes connaissent cet important enjeu de l’autosuffisance mais par rapport à la création d’une colonie sur la planète rouge, cela est évidemment accru. Il s’agit tout simplement du but majeur de l’exploration spatiale humaine. Cela veut dire qu’une colonie spatiale doit avoir les capacités afin de marcher en totale autonomie via divers moyens comme par exemple le recyclage des ressources ou encore l’utilisation des ressources in situ (qui sont présentes directement sur la zone d’atterrissage).
Dans un article apparu cet été, un scientifique parle d’un modèle mathématique permettant de résoudre l’enjeu de l’autosuffisance. Ce dernier se base sur la planète la plus proche de la Terre : Mars. Ce modèle utilise la comparaison entre le temps qu’il faut à l’élaboration de tout genre d’activité humaine par rapport à la survie sur une longue durée et le temps dont disposent les colons.
Prendre en compte le « facteur de partage »
Si on se fit à ces calculs, une première colonie sur Mars pourrait concerner 110 individus. Tout d’abord, vu le coût des voyages dans l’espace (et encore plus sur d’autres planètes) mais également en prenant en compte la durée de vie des équipements conçus par l’homme, les colons ne pourront pas seulement utiliser les ressources provenant de Terre par rapport à un objectif de survie. Ainsi, en se basant sur cela, il y a deux aspects essentiels dont il faut tenir compte afin de garantir la survie d’une colonie.
Il y a tout d’abord les ressources locales disponibles comme par exemple le gaz ou les minéraux. Afin de survivre, il est nécessaire de dénicher et de se servir d’éléments chimiques particuliers sur Mars tels que l’eau ou le O₂. Ces derniers doivent être présents en tant que ressources locales ou être conçus via l’utilisation de diverses ressources locales.
L’autre aspect primordial dont il faut tenir compte est la capacité de production. Il s’agit du nombre d’éléments (alimentation ou encore équipements) pouvant être conçus dans les éléments essentiels à la survie. Cette capacité doit offrir la possibilité aux colons de survivre et de se développer.
Au final, il est donc nécessaire que les ressources soient présentes en nombre suffisant et que ces dernières puissent être changées en éléments primordiaux à la survie. C’est ici que le nombre de colons est essentiel. Les deux aspects des ressources locales et de la capacité de production dépendent totalement de ce que l’on nomme « facteur de partage ». Ce dernier traduit dans quelle mesure le temps de production donné par chaque personne contribue à diminuer le temps de production des autres.
En gros, plus le nombre de personnes est important, plus les besoins de survie sont importants également. Or, en prenant en compte qu’il y a certains objets qui peuvent être partagés par les colons (comme par exemple un lieu de vie ou un véhicule), les besoins en temps de travail sont alors en augmentation moins rapide que la capacité en temps de travail. Ainsi, au-dessus d’un nombre minimum d’individus, la contrainte est acceptable et la survie devient possible.
Plus de colons : plus de ressources
Plus il y a de monde, plus la capacité de production doit être importante. Néanmoins, certains éléments conçus peuvent être partagés (les plantations profitent à tout le monde, les habitats peuvent recevoir plusieurs individus etc.). Il y a par conséquent un nombre de colons avec duquel on a ce qu’on peut appeler un point d’équilibre. Par exemple, une personne seul sur Mars devrait tout faire par elle-même : la culture et la récolte de plantations, changer les minéraux afin de concevoir des outils et des équipements, effectuer la maintenance des lieux de vie, faire des recherches etc. Avec une centaine d’individus, chacun a ses propres tâches, diminuant ainsi le coût et le temps de travail de chacun tandis que tout le monde bénéficie des résultats de chaque action.
Si ce nombre plutôt faible de colons était validé par la communauté scientifique, la survie sur Mars pourrait être plus simple qu’envisagée à la base, à condition que l’organisation des colons soit adaptée. Évidemment, le chiffre de 110 colons et les calculs mathématiques permettant l’obtenir ce chiffre doivent être soumis à débat.