L’accident ayant eu lieu au Tour de Pologne a véritablement bouleversé le public et les cyclistes, tant par la violence des images que par les lourdes blessures du coureur. Ce dernier a été mis dans un coma artificiel à son arrivée à l’hôpital mais en est depuis sorti.
Le cycliste ayant causé l’accident, Dylan Groenewegen, a été vivement critiqué. Ce dernier a coincé le coureur danois contre la barrière. Parallèlement à cela, l’absence de sécurité à l’arrivée a aussi été mise en avant. Alors, les arrivées au sprint sont-elles sûres ?
Le Tour de Pologne est-elle une course dangereuse ?
Dans son histoire, cette course cycliste n’en est malheureusement pas à son premier incident. En 2019, la course avait déjà connu un drame avec le décès de Bjorg Lambrecht. Ce dernier avait perdu l’équilibre à cause d’un réflecteur routier, ce qui avait entraîné sa mort puisqu’il avait par la suite percuté du béton sur le bas-côté. Déjà à l’époque, la sécurité de la course était la cible de vives critiques.
Néanmoins, ce ne sont pas les seuls problèmes mis en avant. D’après certains coureurs, le peloton aborde tous les ans le Tour de Pologne avec pas mal de stress et d’appréhension. Simon Geschke (de l’équipe CCC) s’est vivement indigné à la suite de la chute du coureur danois cette année en déclarant que les sprints de cette course s’effectuaient souvent en descente, ce qui est évidemment extrêmement dangereux. Un sprint sur du plat est déjà un exercice d’équilibriste alors imaginez sur de la descente … Pour rajouter au danger, les barrières présentes le long de l’arrivée ont également posé question par rapport à leur solidité.
Comment combattre et limiter les gestes dangereux ?
Le souci de la sécurité des arrivées en sprint ne résume pas seulement au simple Tour de Pologne. En effet, ces dernières années, énormément de chutes de ce type ont malheureusement eu lieu. À part le simple souci de l’itinéraire, il y a souvent le scénario du sprinteur fermant la porte à un cycliste étant en train de le dépasser. Cela a notamment été le cas au Tour de Turquie entre le sud-africain Daryl Impey et le néerlandais Theo Bos ou encore pour le tumultueux français Nacer Bouhanni sur le GP de Fourmies l’an dernier même si ce dernier s’est au final fait tomber tout seul, et ce fut également longtemps le cas pour le réputé sprinteur ouzbek Djamolidine Abdoujaparov. Le surnom de ce dernier était « l’Express de Tachkent » à cause de sa grande vitesse, mais également par rapport à sa capacité à sprinter avec la tête baissée sans regarder la position de ses adversaires autour de lui.
Sur le Tour 1991, il pousse avec des coups de coude Johan Museeuw afin de terminer devant lui. Ce dernier est à deux doigts de tomber mais se rattrape avant d’exprimer son mécontentement. Même à cette époque, des voix s’élevaient afin de prendre des mesures drastiques afin de stopper le phénomène.
Presque trente ans après, les réactions négatives au geste du sprinteur Dylan Groenewegen sont un véritable miroir à cette époque. Alors, au final, comment lutter et empêcher ce genre de gestes ? Le règlement de l’UCI le stipule pourtant noir sur blanc : il est formellement interdit pour un sprinteur de changer de trajectoire et par conséquent de mettre les autres cyclistes en danger.
Quelles sont les sanctions pour ce type d’incidents ?
La lourdeur des sanctions n’est quand à elle pas toujours la même. Par exemple, lors de la célèbre course française Paris-Nice, le cycliste irlandais Sam Bennett, avait mis des coups d’épaule au colombien Nairo Quintana et au français Rudy Barbier dans le final de la troisième étape de Paris-Nice. Résultat : l’UCI avait donné une amende, assorti de quarante points de pénalité.
Pour la star triple champion du monde Peter Sagan, la commission du Tour avait tout simplement prononcé une expulsion pure et simple du Tour de France à la suite d’une bousculade avec le cycliste anglais Mark Cavendish. L’UCI avait par la suite jugé que cette exclusion était disproportionnée. Dans un communiqué apparu quelques heures après l’accident de Fabio Jakobsen, l’instance a affirmé qu’une enquête avait été ouverte contre le sprinteur Dylan Groenewegen. La Commission disciplinaire donnera son verdict prochainement.