La reconnaissance faciale servant à des buts répressifs n’est plus à la mode aux USA. Le groupe IBM est le premier à s’être retiré en affirmant que cette technologie était uniquement utile par rapport à de la surveillance de masse mais également pour du profilage racial. Peu après, le géant Amazon a suivi la tendance de façon plus mesurée. En effet, il était nullement question pour le groupe de quitter totalement le secteur. Ainsi, une décision d’un moratoire d’une durée d’un an a été prise, pour patienter jusqu’à une réforme juridique.
Microsoft suit le mouvement
Le groupe Microsoft a choisi de suivre la tendance. Ainsi, le directeur juridique de la société a affirmé que l’entreprise ne souhaitait plus vendre son outil aux forces de l’ordre du pays, au minimum jusqu’à l’apparition de lois permettant de légiférer par rapport à cette technologie. Ainsi, le groupe s’est rangé aux côtés de Amazon, qui désire également un cadre juridique plus poussé et plus précis.
Le directeur juridique a déclaré que le Congrès doit agir, et pas uniquement les sociétés. La finalité est la protection des droits de l’homme au fil du déploiement de ce outil de reconnaissance faciale. De toute façon, la généralisation de la biométrie est inéluctable. Ainsi, il est préférable de vite réglementer la chose.
Quel est le but de Microsoft ?
Les interrogations de Microsoft par rapport à cette technologie sont nombreuses, encore plus après le drame lié à la mort de George Floyd, décédé à cause d’un policier durant une interpellation. À la fin de l’année 2018, le directeur juridique portait un regard critique sur cet outil exposant notamment les possibilités d’abus et les dangers de la technologie.
Trois enjeux majeurs attendent la société : l’intrusion poussée dans la vie privée des personnes, des biais au niveau de la prise de décision ainsi que dans les résultats (pouvant ainsi engendrer des discriminations), et l’usage pour de la surveillance de masse, engendrant ainsi une nette dégradation des libertés publiques. Or, Microsoft sait comment rectifier le tir.
Les limites de la reconnaissance faciale
Une publication scientifique illustre notamment les limites de cette technique biométrique, qui se base sur une analyse des traits et de la forme du visage, ainsi que d’autres éléments, comme par exemple la couleur de la peau. Une étude de 2018 avait fait beaucoup de bruit à l’époque car cette dernière analysait les systèmes des groupes IBM et Microsoft.
La position de Microsoft a été accueillie positivement par l’Union américaine des libertés civiles. Il s’agit d’une association extrêmement engagée sur ce dossier. En effet, il y a deux ans, elle avait mis en avant les défauts de l’outil biométrique du géant Amazon. Pour cela, l’association l’avait testé directement les membres du Congrès. L’Union américaine des libertés civiles juge le pas tardif mais dans allant tout de même dans la bonne direction.
La bataille pour défendre les droits à la vie privée par rapport à la reconnaissance faciale ne fait que débuter. L’association affirme que le législateur doit effectuer une pause dans l’usage de cet outil par les forces de l’ordre. Quand même les concepteurs de la reconnaissance faciale ne souhaitent plus la vendre car il la juge nocive, le législateur ne peut que reconnaître les dangers pesant par rapport aux droits et aux libertés.