C’est une amende historique au Canada : le groupe Facebook va devoir régler une amende salée de neuf millions de dollars. La raison ? La société de Mark Zuckerberg a fait croire aux utilisateurs canadiens durant sept longues années que leurs informations personnelles n’étaient pas partagées avec des tiers.
Qu’est ce qui est reproché à Facebook ?
Au final, ce n’est pas le fait que Facebook donnait les informations sensibles de ses utilisateurs qui est reproché au groupe. C’est d’avoir donné l’impression à ses internautes de protéger leurs données (dans les CGU) alors qu’en réalité la société a autorisé des développeurs tiers de se servir des messages écrits sur le réseau social (mais aussi Messenger) à partir de 2012 et pendant 7 ans.
Ainsi, le Bureau de la concurrence a affirmé que le recueil et l’usage des informations personnelles de Facebook était trompeur pour l’internaute. En conséquence, le Bureau de la concurrence et le maître des réseaux sociaux ont conclu à un accord à l’amiable, ayant pour conséquence la conclusion du litige devant la loi. Le Bureau avait débuté son enquête sur la protection des informations personnelles de Facebook début 2018 à la suite de l’affaire Cambridge Analytica.
Une sanction de neuf millions de dollars : c’est beaucoup ?
On peut répondre oui et non à cette question. La loi fédérale envisage une amende record de dix millions de dollars pour le premier délit. La sanction de neuf millions de dollars est la seconde plus grosse amende donnée par le Bureau de la concurrence. La première sanction est une sanction de dix millions qu’a reçu le groupe Bell pour publicité mensongère en 2011. Néanmoins, cette somme de neuf millions est une goutte d’eau pour la société puisque cette dernière génère des revenus colossaux de plus de 10 milliards de dollars par année au Canada.
Les Canadiens sont en droit de vouloir la vérité par rapport à l’économie numérique et à la protection des données sensibles. Cela concerne autant le géant Facebook que les PME. Le Bureau de la concurrence sévit de plus en plus ces dernières années contre les sociétés donnant des informations erronées ou trompeuses aux Canadiens par rapport aux informations personnelles.
La société de Mark Zuckerberg peut-il agir de la sorte ?
La réponse est non. À la suite de son accord avec le Bureau de la concurrence, le groupe doit arrêter d’indiquer des renseignements trompeurs ou faux à ses internautes par rapport à la protection des données personnelles. La société a pour obligation de concevoir en place un programme de conformité semblable à celui que le groupe possède aux États-Unis. Ce dernier avait été mis en place à la suite de l’affaire Cambridge Analytica sur l’usage des informations par des tiers. À l’époque, le groupe avait réglé une amende salée de cinq milliards de dollars. Au Canada, le groupe de Mark Zuckerberg affirme avoir déjà optimisé les déclarations de confidentialité de ses utilisateurs. Même chose par rapport à la protection des renseignements personnels.
Même si Facebook a déclaré ne pas accepter les conclusions du Bureau de la concurrence, le géant des réseaux sociaux souhaite désormais effacer les doutes sur sa politique de gestion des données personnelles. Ainsi, le groupe a affirmé travailler sur les améliorations à apporter à ce niveau. Néanmoins, on peut se demander si Facebook n’est pas devenu un réseau social totalement incontrôlable.