La procédure d’attribution des fréquences de la nouvelle technologie mobile 5G a débuté le 21 novembre, avec quelques semaines de retard. Les opérateurs télécoms connaissent désormais les conditions d’attribution et la somme à débourser pour remporter le marché.
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, a jugé « raisonnable » de fixer à 2,17 milliards d’euros le prix pour l’attribution des enchères 5G aux opérateurs télécoms. « Nous ne maximisons pas le montant des enchères 5G », a-t-elle déclaré dimanche 24 novembre lors d’un entretien aux Echos.
De son côté, l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), qui avait pris position pour un prix d’attribution bas, regrette cette déclaration. Les opérateurs avaient émis le souhait de garder le prix d’attribution à un niveau relativement bas, aux alentours des 1,5 milliards d’euros, en échange d’obligations draconiennes pour la couverture du territoire. Une position qui dénote avec le choix fait par l’Etat de prolonger les périodes d’attribution des fréquences gratuitement en échange de conditions sévères sur le maillage territorial des réseaux télécoms, notamment la 4G.
Selon Arthur Dreyfuss, le président de la Fédération française des télécoms : « Nous sommes dans une équation inédite avec des opérateurs qui n’ont jamais eu autant d’obligations d’investissement et un montant potentiellement engagé dans les fréquences aussi important. Cette équation n’est pas cohérente avec ce qui a été avancé ces derniers mois par le gouvernement. »
Dans les faits, les quatre principaux opérateurs disposant d’un réseau en propre, Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free, devront dans un premier temps s’acquitter d’une somme de 350 millions d’euros chacun, pour bénéficier d’un bloc de 50 mégaHertz (MHz) de fréquences. Dans un second temps, le reste des fréquences sera mis aux enchères, pour un montant minimal de 70 millions d’euros par bloc de 10 MHz, pour un total de 110 MHz disponible.
Ce modèle d’attribution des fréquences pourrait faire grimper les enchères pour les opérateurs, qui pourraient finalement débourser bien plus que les 2,17 milliards d’euros annoncés. La technologie 5G, très attendue pour le développement des véhicules autonomes, ne sera pas commercialisée avant fin 2020.