Selon un rapport publié le mercredi 20 novembre 2019, l’Organisation des Nations Unies (ONU) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les prévisions de production d’énergies fossiles pour 2030. Des chiffres totalement incompatibles avec les objectifs prévus par l’accord de Paris.
Les énergies fossiles représentent aujourd’hui encore plus de 80 % des consommations d’énergie primaire mondiale et 75 % des émissions de CO2. Et malgré ce constat inquiétant, les géants du secteur, qui sont parmi les entreprises les plus polluantes de la planète, ne prévoient pas de diminution des investissements à moyen terme.
Pour réaliser ce rapport, les scientifiques se sont appuyés sur les projections nationales de 10 pays stratégiques : les sept principaux producteurs d’énergies fossiles (Chine, Etats-Unis, Russie, Inde, Australie, Indonésie et Canada), ainsi que sur l’Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni. Et les résultats de cette étude montrent la déconnexion criante entre les objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et les politiques de production d’énergies fossiles.
Pour 2030 par exemple, la production de charbon et de gaz dépassera de 120 % les objectifs prévus pour maintenir le réchauffement climatique en deçà des 1,5 degrés et 50 % de trop pour la trajectoire des 2 degrés. Le « production gap » est encore plus élevé en ce qui concerne le charbon, une production prévue en 2030 qui excède de 150 % le niveau compatible avec l’objectif de 2 °C, et de 280 % l’objectif de 1,5 °C. Concernant le gaz et le pétrole, les prévisions dépassent de 40 et 50 % les prévisions compatibles avec un scénario à 2 °C.