Le Guardian a dévoilé une liste de 20 entreprises pétrolières, gazières et cimentières, qui ont causé à elles-seules plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre depuis 1965. Soit un volume équivalent à 480 milliards de tonnes de CO2. Des entreprises qui ont un rôle important dans la crise climatique, et ce en toute connaissance de cause selon l’auteur de la liste.
Cette liste, rédigée par Richard Heede à partir de données du Climate Accountability Institute, avait pour objectif de se : « concentrer sur les entreprises d’énergies fossiles qui ont produit et mis en marché les carburants fossiles pour des milliards de consommateurs, en sachant que leur utilisation comme prévu aggraverait la crise climatique », explique l’auteur.
1 – Saudi Aramco
2 – Chevron
3 – Gazprom
4 – ExxonMobil
5 – National Iranian Oil Co
6 – BP
7 – Royal Dutch Shell
8 – Coal India
9 – Pemex
10 – Petroleos de Venezuela
11 – PetroChina
12 – Peabody Energy
13 – ConocoPhillips
14 – Abu Dhabi National Oil Co
15 – Kuwait Petroleum Corp
16 – Iraq National Oil Co
17 – Total SA
18 – Sonatrac
19 – BHP Billiton
20 – Petrobras
On retrouve, tout en haut de la liste, la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco, responsable de l’émission de 59.26 milliards de tonnes de dioxyde de carbone depuis 1965. Elle est suivie de l’Américaine Chevron avec 43,35 milliards de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère et de la Russe Gazprom et ses 43,23 milliards de tonnes de CO2 rejetées. Total se classe pour sa part en 17e position avec 12,35 milliards de tonnes rejetées depuis 1965.
Ce qui attire l’attention dans cette liste est la prévalence des entreprises nationales. En effet, douze des quinze plus gros pollueurs mondiaux sont des entreprises dirigées par des États. Dans le même temps que les États expriment leur volonté de trouver une solution face à la crise climatique, ils y contribuent de manière directe.
Pour parvenir à cette liste, Richard Heede, co-fondateur et co-directeur du Climate Accountability Institute, s’est appuyé sur les déclarations annuelles des différentes entreprises. Il a répertorié leurs productions de pétrole, de gaz et de charbon et a calculé à partir de ces données les émissions de CO2 et de méthane, de l’extraction à l’utilisation par les clients finaux.
Selon cette étude, 10 % des émissions de CO2 sont directement liées au processus de production et 90 % viennent de l’utilisation des produits pétroliers. Pour Richard Heede, les entreprises ont « une responsabilité morale, financière et juridique importante face à la crise climatique et une charge importante pour aider à la résolution du problème. »
Selon la dernière étude des scientifiques de l’ONU, la seule chance d’endiguer le dérèglement climatique est d’arriver à un monde neutre en carbone dès 2050.