La 7 novembre 2019, le gouvernement a annoncé la fin du projet Europacity. Ce projet immobilier hors normes, qui devait intégrer des complexes de loisirs, des hôtels, des restaurants, ou encore des commerces, devait ouvrir en 2027. Ce projet a créé la polémique, car son implantation était prévue sur 80 hectares de terres agricoles dans les environs de Gonesse, dans le Val-d’Oise.
À l’occasion du troisième Conseil de défense écologique, le gouvernement a annoncé l’abandon définitif du projet, après plusieurs années de débat. Une décision qui intervient un peu plus d’un mois après la présentation d’un nouveau plan par les promoteurs du projet. Europacity est devenu au fil des années le symbole de l’artificialisation des terres agricoles au profit de grands projets touristiques déconnectés des territoires.
Cette décision, prise à l’issu du troisième Conseil de défense écologique, se veut le reflet de la priorité accordée par l’exécutif à l’environnement. Mais l’opposition à ce projet ne crie pas victoire pour autant, s’interrogeant sur la suite des événements. Après l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, cette nouvelle marche arrière du gouvernement met en lumière l’opposition grandissante de l’opinion publique pour les mégaprojets en désaccord avec l’intérêt général.
Pourtant, ce projet se voulait être une vitrine écologique et un important pourvoyeur d’emplois et de croissance dans la région. Mais Europacity, qui devait pourtant accueillir une ferme urbaine et des toits végétalisés, était devenu le symbole d’un mode de consommation anti-écologique et du gigantisme des centres commerciaux. Les 80 hectares initialement prévus sont parmi les meilleures terres agricoles européennes, qui présentent des rendements exceptionnels depuis le Moyen Âge.
Conçu par la filiale d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, Europacity nécessitait un investissement initial de 3 milliards d’euros. Ce gigantesque complexe de loisirs prévoyait d’accueillir 30 millions de visiteurs par an. Cet abandon interroge sur les suites d’un autre mégaprojet, celui de la transformation de la Gare du Nord, lui aussi porté par la foncière d’Auchan.