Selon un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie publié le lundi 21 octobre, les énergies renouvelables devraient connaitre une croissance de 50 % dans le monde d’ici 2024, tirées notamment par les petites unités solaires.
Cette croissance serait encourageante, mais pas suffisante pour remplacer les énergies fossiles selon ce rapport. Le principalement enseignement est la raison de ce bond de 50 % annoncé. En effet, ce ne serait pas les grosses centrales solaires qui permettraient d’atteindre une telle production, mais de petites unités. Et cela aurait une forte incidence sur le mode de distribution de l’électricité, jusque-là très vertical.
Les voyants sont au vert
Selon le rapport, pour les 5 ans à venir, l’agence prévoit 1 200 gigawatts de capacités nouvelles. L’équivalent de la capacité électrique actuelle des États-Unis toutes sources confondues. Et ce bond s’explique par une combinaison de politiques gouvernementales en faveur des énergies renouvelables, et de la réduction des coûts des équipements. Les énergies renouvelables passeraient alors de 26 à 30 % de la production d’électricité mondiale, toujours derrière le charbon à 34 %. Selon le directeur de l’Agence Internationale de l’Énergie, Fatih Birol : « Nous sommes à un moment charnière. […] Le solaire et l’éolien sont au cœur des transformations du système énergétique ».
Et toujours selon ce rapport, c’est bien le solaire photovoltaïque qui affichera la croissance la plus impressionnante, atteignant 60 % de la totalité des nouvelles capacités d’énergies renouvelables. Une croissance tirée principalement par les installations décentralisées, sur les toits des maisons, des supermarchés ou des hangars agricoles par exemple. Un développement rendu possible par l’ouverture de l’autoconsommation dans de nombreux pays et la compétitivité de plus en plus importante de ces installations. Dans certains pays, les coûts de production sont même inférieurs au coût de l’énergie facturée par les fournisseurs. Et selon l’AIE, ces coûts de production pourraient encore décliner de 15 à 35 % d’ici 2024.
Repenser le modèle énergétique
Un changement de mode de production qui impliquera également un changement de modèle distribution et de gestion de l’énergie. En effet, les énergies renouvelables, et notamment l’électricité photovoltaïque, sont produite de manière intermittente, en l’occurrence lorsqu’il fait jour et d’autant plus lorsque le soleil brille. Il est donc essentiel de pouvoir stocker cette énergie dans des batteries pour l’utiliser lorsqu’elle est utile, en soirée l’hiver ou la nuit par exemple. « Son développement doit être bien géré, pour garantir des revenus pour la maintenance des réseaux, contenir les coûts d’intégration au système et répartir équitablement les coûts entre consommateurs », explique Fatih Birol.
Chez les particuliers, le nombre de toitures équipées devrait doubler, à environ 100 millions d’ici cinq ans, soit 6% du potentiel de surface de toits disponible. Il restera donc un formidable potentiel à exploiter par la suite. Parmi les leaders, on retrouve l’Australie, la Belgique, la Californie, les Pays-Bas, ou encore l’Autriche.
Gare à la croissance mondiale
D’autres secteurs vont poursuivre leur croissance, mais à un rythme bien plus modeste : l’éolien offshore, qui présente pourtant un très fort potentiel, mais aussi l’hydraulique et l’éolien terrestre. Mais selon Fatih Birol, la question de la stabilité de l’économie mondiale reste une condition : « Il pourrait y avoir des risques pour les renouvelables si le ralentissement est sévère. […] La croissance chinoise est au plus bas depuis 30 ans. Est-ce que cela se reflètera […] dans les mesures de soutien aux renouvelables ? C’est un point d’interrogation. »