Le 70e Congrès astronautique international, grand-messe annuelle du monde spatial, a ouvert ses portes le lundi 21 octobre 2019. Une édition sous le signe de la coopération internationale, pour renvoyer un homme sur la Lune dès 2024.
Lors de la conférence de presse inaugurant cette édition 70e édition, le chef de l’agence spatiale américaine, Jim Bridenstine, a déclaré : « Il y a beaucoup de place sur la Lune, et nous avons besoin de tous nos partenaires internationaux pour y aller. » Une déclaration qui ouvre la voie à la coopération internationale pour une nouvelle série de voyages lunaires dès 2024. Seuls 12 Américains ont marché sur la Lune durant les trois années qu’ont duré les missions Apollo.
Les États-Unis développent actuellement un vaisseau, baptisé Orion, ainsi qu’une mini-station spatiale, qui portera le nom de Gateway. Cette dernière sera en orbite autour de la Lune et effectuera théoriquement une première mission lunaire habitée dès 2024. Cette mission, baptisée Artémis 3, sera exclusivement destinée aux astronautes américains. « 2024 sera purement américain. […] Nous voulons absolument avoir des Européens sur la Lune », a déclaré Jan Wörner, patron de l’agence spatiale européenne (ESA).
Pour les astronautes européens, une échéance à 2027 ou 2028 est envisagée. Ce programme de coopération lunaire, initié par les américains, sera donc ouvert aux européens, mais également aux japonais. Un modèle de collaboration qui se rapprochera certainement de celui de la Station Spatiale Internationale (ISS). En revanche, la Chine n’aura pas sa place dans cette coopération. En effet, le Congrès Américain a interdit toute coopération spatiale avec le rival asiatique. Lors de l’ouverture du Congrès, le vice-président américain Mike Pence a martelé la volonté des États-Unis de coopérer avec « les nations éprises de liberté. »
Cette reconquête lunaire, fantasme du XXIe siècle, crée une certaine émulation. Jeff Bezos, le patron d’Amazon et homme le plus riche du monde s’associe à trois géants de l’aérospatiale Lockheed Martin, Northrop Grumman et Draper, via sa société spatiale Blue Origin. Ces quatre sociétés devront répondre à un appel d’offres de la Nasa avant le 1er novembre. Leur objectif sera de proposer à la Nasa de construire les véhicules qui achemineront sur la Lune deux astronautes américains, lors de la mission Artémis 3.