Décédé le 26 septembre à l’âge de 86 ans, Jacques Chirac laisse derrière lui l’image d’un grand homme d’État, notamment pour son opposition à la guerre d’Irak en 2003. Mais en ces temps de mobilisation contre les changements climatiques, une autre facette de son engagement est restée dans les mémoires, grâce à une phrase qui résonne encore aujourd’hui.
Pas plus tard que le 20 septembre dernier, lors d’une marche contre le réchauffement climatique, la militante écologiste Greta Thunberg prononçait une phrase qui résonne dans nos esprits : « C’est une urgence, notre maison brûle. » Un phrase prononcée dix-sept ans plus tôt par Jacques Chirac, qui devenait alors le premier président français à alerter sur les enjeux climatiques.
Le 2 septembre 2002, lors d’un discours à la tribune du Sommet mondial de Johannesburg sur le développement durable, Jacques Chirac faisait la déclaration suivante : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l’admettre. » À l’époque, le président est conseillé sur ces questions par un certain Nicolas Hulot, sa plume pour ce discours historique.
Et le président d’ajouter, non sans une certaine prémonition : « Il n’est plus tant de jouer chacun pour soi. Le réchauffement climatique est encore réversible. Lourde serait la responsabilité de ceux qui renonceraient à la combattre. Nous ne pouvons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie. » Un constat qui, dix-sept ans après, est plus que jamais devenu réalité. À l’issu du sommet de l’ONU à New York, une quinzaine de jeunes ont attaqué cinq pays en justice pour leur inaction face à l’urgence climatique.
Autre preuve de sa sensibilité au sujet du réchauffement climatique, l’adoption en 2007 par la France de ce qui deviendra le « Paquet climat-énergie » de l’Union européenne, connue sous le nom de la règle des 20/20/20. Elle prévoyait la mise en place d’une politique européenne commune visant à faire passer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à 20 %, à réduire les émissions de CO2 de 20 % et d’accroitre l’efficacité énergétique de 20 % en 2020. Il avait également été l’instigateur du Grenelle de l’Environnement en 2007.