Après les manifestations de ce week-end, seize jeunes dont Gretha Thunberg ont annoncé le 23 septembre qu’ils allaient attaquer cinq pays en justice pour leur inaction vis-à-vis du changement climatique. Ils justifient leur action par le fait que leurs « avenirs sont en train d’être détruits ».
Dans son discours du 23 septembre à la tribune de l’ONU, la militante suédoise a demandé des comptes aux dirigeants mondiaux sur leur inaction face à l’urgence climatique. Accompagnée de seize autres jeunes, Gretha Thunberg a déposé une plainte inédite devant le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU contre 5 pays : l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, la Turquie et la France.
Au micro d’Europe 1, Emmanuel Macron a répondu à la jeune suédoise : « Je n’ai pas le sentiment que le gouvernement français ou le gouvernement allemand, aujourd’hui, sont en train de bloquer. Je pense surtout maintenant qu’on a besoin qu’on ait une jeunesse qui nous aide à faire pression sur ceux qui bloquent, en se mobilisant, et qui, aussi, participent à des actions très concrètes. »
S’il peut paraître surprenant que cette action vise des pays qui semblent pourtant s’engager sur les enjeux climatiques, ces jeunes considèrent que des pays comme l’Allemagne ou la France sont responsables d’une grande part des émissions historiques, même s’ils ne sont pas aujourd’hui les plus gros pollueurs.
Cette plainte s’inscrit dans le cadre d’un « protocole optionnel » de la convention de l’ONU sur les Droits de l’Enfant. Les États-Unis, la Chine ou encore l’Inde, parmi les plus gros pollueurs de la planète, n’ont pas ratifié ce protocole. Ils sont donc inattaquables par ce biais, ce qui explique pourquoi ils ne figurent pas parmi les pays visés.
Pour rappel, la France et les pays visés par cette plainte ne risquent rien juridiquement parlant. En effet, il ne s’agit pas d’une action juridique classique, car aucun juge ne sera saisi et aucune plainte en justice ne sera déposée. Un groupe d’experts de la Convention internationale sur les Droits de l’Enfant sera saisi et devra vérifier si les dispositions prévues par ce texte sont respectées. Dans le pire des cas, il s’agira d’un simple dialogue entre les institutions de l’ONU et celles de la France.