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Chronique Le Temps signifiant. 2

Monique Adolphe Publié par Monique Adolphe
13 avril 2018
dans Chroniques
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Chronique Le Temps signifiant. 2
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Suite de la chronique précédente…

Chaque ligne de métro parisien a sa personnalité extérieure et intérieure. Pour l’extérieur, je veux dire l’aspect du wagon et sa disposition interne, sans parler des voyageurs que j’évoquerais obligatoirement, il y a des variantes, que nous ne remarquons pas vraiment, plongés que nous sommes dans nos pensées ou plus souvent maintenant branchés sur l’extérieur quel qu’il soit grâce au mobile discrètement placé quelque part sur le voyageur mais dont on devine la présence par la fine laisse blanche (véritable dépendance !) qui part des oreilles et vous enferme en vous-mêmes.

Autrefois, après la suppression des premières classes, toutes les rames du métro étaient identiques vues du dehors. Maintenant, nous avons, suivant la jeunesse ou la vétusté de certaines lignes, des différences quelquefois sympathiques car programmées par des ingénieurs ayant l’intelligence de la praticabilité de la vie journalière mais avec une imagination créatrice limitée certainement par les budgets toujours en régression. La fantaisie se trouve donc dans la disposition intérieure des rames et des sièges placés de manière classique (4 par 4 de chaque côté d’un couloir central) ou plus variés dans les wagons les plus récents de la ligne 1, par exemple. Cette ligne a beaucoup changé le métro classique d’antan car il n’y a pas de wagon mais une chenille d’un bout à l’autre. Si bien qu’une de mes réflexions favorites se trouve sans véritable base matérielle : pour moi, un trajet en métro était le reflet de la vie ; on la commençait dans le wagon no 1 et au fur et à mesure de l’écoulement du temps on avançait progressivement vers le dernier wagon, synonyme de la finitude humaine. Vous allez me dire que la chenille de la ligne 1 a bien un début et une fin, mais cela me parle moins !

Il y a aussi des changements profonds dans l’aspect des sièges. Depuis que le bois, matière noble de mon enfance, fut abandonné, par finalité économique ou pour une amélioration voulue de notre confort fessier, sont apparues quelques fantaisies vestimentaires sur leur revêtement. Curieusement, certaines lignes ont montré une association de couleurs osées et fort joyeuses pour la couverture des sièges qui furent non moins joyeusement aussi lacérés que ceux recouverts de matière et de couleur type SNCF par ce qu’on appelle maintenant les casseurs, après les avoir appelés tagueurs (Œuvrant la nuit quand le métro est fermé à la population laborieuse ou non et créant des œuvres originales sur les parois des rames comme sur les murs extérieurs de nos autrefois calmes banlieues, ce qui valut une grande notoriété à certains de ces artistes hors système, comme on le dit maintenant en politique et qui sont maintenant dans un nouveau système !) Personnellement, je les appellerai des « saccageurs », n’ayant aucun respect pour le matériel qui, quoi qu’on dise, appartient aux Français qui participent, par leurs impôts, au bon fonctionnement de ce métro copié à foison dans le monde entier. Mais tout cela est secondaire pour la plupart des utilisateurs; pas vraiment grave ce manque de respect pour ces objets utiles à tous, il n’y a pas « mort d’homme ». Il est vrai que nos voyageurs sont ailleurs avec leurs journaux, leurs téléphones, leurs livres policiers ou sérieux et même spirituels car on frôle dans ces rames cosmopolites une partie de l’humanité voyageuse, quotidienne ou venant du monde avec leurs langues gutturales ou chantantes et leurs habitudes de parler pour certains haut et fort, oubliant les autres qui profitent du bruit de fond du métro pour se reposer et même méditer.

Ce qui est le plus intéressant est le style et la manière de partager ce train sous terre qui prend l’air sur certaines lignes, s’éloigne progressivement vers les banlieues proches, change de nom et devient RER quand la distance du centre de la capitale devient plus grande, en attendant les lignes du Grand Paris qui sont encore en gestation avancée.

Mais la question essentielle qui se pose est : le métro est -il un vrai lieu de mixité sociale et y retrouve-t-on une certaine solidarité ? La réponse à la première question est normande ou centriste « oui-non » (sans jugement régional ou politique !), car cela dépend des lignes et des heures auxquelles nous les empruntons. Tôt le matin, nous avons les travailleurs ouvriers qui essaient de prolonger leur courte nuit pour récupérer la fatigue de la veille, debout, serrés contre leurs frères humains, ou assis pour ceux qui ont la chance d’habiter en tête de ligne. Plus tard, nous avons affaire aux employés, très dans la lecture des journaux gratuits ou écoutant le monde grâce à leurs oreillettes. Ce qui est très pratique pour ne pas être solidaire des autres, puisque vous ne regardez pas la personne âgée à qui normalement vous devriez proposer votre place. Étant moi-même dans cette catégorie, je voudrais dire que ce sont souvent les personnes apparaissant comme étrangères (avec cet horrible mot de « faciès » qui me fait penser aux grands singes et qui a un reliquat de non-égalité et de non-fraternité) qui se lèvent pour vous offrir ce qui est un cadeau précieux : de quoi s’assoir. Aux heures intermédiaires, vous retrouvez l’extraordinaire faune variée du métro parisien. Sur fond de travailleurs divers et d’étrangers volubiles, on y voit des professeurs corrigeant des copies, des étudiants discutant de leur travail et de leurs enseignants, des amoureux de tous âges, des très pauvres et très sales endormis sur les sièges devenus pour eux lits car fuis par tout le monde en raison de la terrible odeur de la perte de dignité, due à eux mais beaucoup à l’indifférence relative d’une partie de notre société qui ne veut ni les sentir ni les voir, des mendiants divers dont certains sont vrais de vrais, mais dont certains sont faux de faux (regardez la marque des baskets !) , des joueurs ou chanteurs de musique hélas rarement de qualité, des femmes voilées et d’autres en très courtes minijupes ou avec des jeans superbement déchirés, des enfants très petits dormant comme des anges ou déjà grands et chahutant. Véritable microcosme de notre société se croisant sans se regarder ou se détournant quand on regarde, car le métro est au fond un lieu de solitude qu’il ne faut pas transgresser. Quelquefois, il m’arrive cependant de sourire à une situation cocasse ; eh bien, je vous le dis, c’est rare si cela n’entraîne pas un sourire complice sur le visage d’un ou d’une autre !

Donc le métro parisien, comme les autres métros que j’ai pu fréquenter de par le monde, apparaît comme une image déformée de notre humanité avec ses plus et ses moins, son individualisme forcené amplifié par la densité de sa population. Cependant, j’ai l’espérance que tout peut changer et que l’amorce de la fraternité peut envahir ces lieux. Il suffit de réfléchir à l’autre qui est près de nous et non à celui qui est au bout du téléphone, surtout si c’est la voix d’un chanteur du CAC40 de la chanson, vous demandez si cet appel n’est pas que du bavardage ou du remplissage de temps et non pas voir le voisin mais le regarder sans le fixer – tout un art ! – pour deviner s’il a un souci, une joie et penser à lui comme à un frère provisoire de ce temps plus ou moins long où dans le chemin de la vie il nous a croisé.

Je terminerai cette chronique par un exemple personnel que j’essaie de transmettre ; lorsqu’on sort de certaines lignes de métro, on se trouve en face de portes très solides, difficiles à pousser, surtout s’il y a vent contraire. Eh bien, quand derrière vous, vous voyez un autre sortant et que vous lui tenez la porte au lieu de la laisser se fermer sous son nez, vous verrez qu’il vous dit merci et que lui-même tient la porte au suivant. Cette chaîne de la délicatesse est très souvent « mimétisée », pas à tous les coups mais souvent. Je vous conseille d’essayer, c’est un minuscule début de solidarité.

Par Monique Adolphe

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