Le mois de mai est marqué par le retour des pollens et des allergies, qui touchent de plus en plus de personnes chaque année.
Les symptômes tels que les yeux rouges, la congestion nasale, la respiration sifflante et les éternuements continus réapparaissent avec l’arrivée de mai. Il est important pour les personnes allergiques de prendre des précautions dès maintenant en suivant un traitement médical préventif à base d’antihistaminiques, comme le souligne le Dr Catherine Quequet, allergologue et auteure du livre Les nouvelles allergies.
1/3 de la population mondiale concernée
Selon l’OMS, environ 30 % de la population mondiale est touchée par les allergies, et ce chiffre pourrait atteindre 50 % d’ici 2050. Parmi les facteurs contribuant à cette augmentation, on retrouve le mode de vie moderne caractérisé par une alimentation riche en produits transformés, la pollution extérieure et intérieure, les composés organiques volatils présents dans les produits d’entretien parfumés, ainsi que le réchauffement climatique. Les allergies respiratoires et alimentaires sont de plus en plus prévalentes en raison de ces facteurs, sans oublier la présence croissante de composants potentiellement allergisants dans les cosmétiques.
À moins d’agir rapidement, jusqu’à 50 % de la population mondiale sera directement touchée par une ou plusieurs allergies. Les allergies alimentaires multiples sont également de plus en plus fréquentes, et même les personnes âgées peuvent développer des allergies à un âge avancé alors qu’elles n’étaient pas allergiques auparavant.
Le réchauffement climatique, principale cause ?
Le dérèglement climatique est également responsable de cette augmentation, car il favorise la propagation d’espèces responsables d’allergies. Il allonge les périodes de pollinisation, lesquelles sont essentiellement anémophiles, c’est-à-dire véhiculées par le vent. Par exemple, cette année, les cyprès ont commencé leur pollinisation plus tôt que d’habitude dans le sud de la France, et le bouleau a été particulièrement agressif en provoquant des symptômes chez les personnes allergiques.
Les allergies sont classées au quatrième rang des maladies chroniques dans le monde, selon l’OMS, et certains experts mettent en garde contre cette « épidémie silencieuse ». Les allergies, qu’elles soient respiratoires, asthmatiques ou alimentaires, peuvent aller de l’urticaire aux réactions anaphylactiques. Il faut parfois plusieurs années à une personne pour se rendre compte qu’elle est allergique.
Comment dénicher ces allergies ?
Grâce aux avancées scientifiques, il est possible de détecter de nouvelles allergies. Les méthodes diagnostiques actuelles, comme l’allergologie moléculaire, permettent d’identifier avec plus de précision les allergènes responsables. Par exemple, l’arachide contient au moins 17 allergènes différents, et chaque personne peut réagir différemment à ces allergènes, ce qui entraîne des conséquences cliniques variées. C’est pourquoi la prise en charge des allergies alimentaires diffère d’une personne à l’autre. De nouveaux allergènes alimentaires, tels que le kiwi ou le petit pois chez les enfants, ont également été identifiés.
Il est important de noter que les aliments biologiques ne sont pas moins allergènes que les autres. En réalité, ils peuvent même être plus allergènes, car les protéines allergisantes présentes dans les végétaux font partie de leurs mécanismes de défense contre les agressions extérieures. La mondialisation des habitudes culinaires expose également à de nouveaux allergènes, et les piqûres de tiques peuvent favoriser les allergies à la viande.
En cas de soupçon d’allergie, il est recommandé de consulter un allergologue sans tarder. Les tests allergologiques permettent d’identifier les allergènes en cause et de mettre en place une prise en charge adaptée à chaque situation. Ainsi, il est possible de limiter l’impact des allergies sur la qualité de vie.