Les facteurs de risque courants associés au cancer du pancréas comprennent le tabagisme, l’obésité, la présence de certaines prédispositions génétiques, les antécédents familiaux de cancer du pancréas, ainsi que certaines affections médicales telles que la pancréatite chronique et le diabète. Les symptômes du cancer du pancréas peuvent varier, mais ils peuvent inclure une douleur abdominale ou dorsale persistante, une perte de poids inexpliquée, une jaunisse (coloration jaunâtre de la peau et des yeux), une perte d’appétit, des nausées, une fatigue excessive et des troubles digestifs.
Le diagnostic du cancer du pancréas repose sur des examens médicaux tels que des analyses de sang, des examens d’imagerie comme la tomodensitométrie (CT-scan) et l’échographie, ainsi que des biopsies pour prélever des échantillons de tissus afin d’être analysés en laboratoire.
Les chances de survie en cas de cancer du pancréas sont extrêmement faibles. Une récente étude démontre que l’intelligence artificielle (IA) peut contribuer à accélérer le dépistage de cette maladie agressive qui est souvent diagnostiquée tardivement.
Le cancer du pancréas est désormais la cible d’un outil d’IA pour la détection précoce, rejoignant ainsi le sein et le poumon. Cette nouvelle étude, réalisée par des chercheurs de la Harvard Medical School et de l’université de Copenhague, révèle que l’IA est capable d’identifier les personnes présentant un risque élevé de développer un cancer du pancréas jusqu’à trois ans avant le diagnostic réel.
Pourquoi utiliser l’IA dans la détection du cancer du pancréas ?
Ce type de cancer est très agressif et figure parmi les plus meurtriers au monde. Il est souvent diagnostiqué à un stade avancé, lorsque les traitements sont moins efficaces et les pronostics « désastreux ». Bien que 44 % des personnes diagnostiquées à un stade précoce survivent cinq ans après le diagnostic, seulement 12 % des cas sont détectés à ce stade. Le retard dans le diagnostic permet aux tumeurs de se propager à l’extérieur du pancréas, entraînant un taux de survie de seulement 2 à 9 %.
Cependant, les patients atteints d’un cancer du pancréas diagnostiqué précocement peuvent être guéris grâce à une combinaison de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie. Ainsi, un dépistage plus précoce pourrait considérablement améliorer la survie des patients. La nouvelle étude publiée dans Nature Medicine suggère qu’un dépistage de la population basé sur l’IA permettrait d’identifier en amont les personnes présentant un risque élevé de développer un cancer du pancréas.
Usage d’intelligence artificielle
Les chercheurs ont utilisé des modèles d’IA et les ont entraînés à partir des données cliniques de 6,2 millions de dossiers médicaux du système national de santé danois, sur une période de 41 ans. Parmi ces patients, près de 24 000 ont développé un cancer du pancréas au fil du temps. Pendant l’entraînement, l’algorithme a identifié des schémas prédictifs de futurs cas de cancer du pancréas en se basant sur les trajectoires des maladies. Par exemple, certains diagnostics tels que les calculs biliaires, l’anémie, le diabète de type 2 et d’autres problèmes gastro-intestinaux étaient associés à un risque accru de cancer du pancréas dans les trois ans suivant l’évaluation. De manière prévisible, l’inflammation du pancréas était fortement prédictive d’un cancer du pancréas dans un délai encore plus court, soit deux ans.
Grande précision pour cette solution d’IA
Selon les chercheurs, l’outil d’IA développé s’est avéré aussi précis, voire plus, que les tests de séquençage génétique actuels pour prédire l’apparition de la maladie. Actuellement, seules les personnes ayant des antécédents familiaux ou des prédispositions génétiques au cancer du pancréas font l’objet d’un dépistage ciblé, laissant potentiellement d’autres cas à risque non détectés.
Un outil d’IA permettant d’identifier les personnes présentant un risque élevé de cancer du pancréas garantirait que les cliniciens ciblent la bonne population, tout en épargnant aux autres des tests et des procédures inutiles.