Un robot qui surveille les émotions des seniors : ce n’est pas un scénario de science-fiction mais bel et bien la réalité. Apparu en avril 2022, Emobot peut dénicher les premiers symptômes de la dépression grâce à de simples expressions ou en se basant sur la voix.
Emobot, la machine qui scrute les émotions du senior
Cette machine est un petit robot blanc de 25 centimètres offrant la possibilité de scruter les émotions d’un individu pour mieux prendre en charge de possibles troubles de l’humeur.
Tandis que le vieillissement de la population et les crises sanitaires amplifient ces phénomènes, la medtech (technologies destinées à l’environnement de soin) continue son expansion. Les sociétés pensent et conçoivent de plus en plus de machines pour optimiser notamment le maintien à domicile et pour faciliter l’accès aux soins.
Tanel Petelot, diplômé du réputé établissement d’ingénieurs Centrale Supélec met son savoir-faire au service de ces problématiques spécifiques aux seniors.
Une solution face à l’isolement des seniors
Sur 7,8 millions de seniors français de plus de 75 ans dans le pays, près de 6,9 millions sont encore chez eux. Une majorité de ces derniers ont peu d’interactions et ne franchissent pas souvent la porte de leur habitat. Or, selon a souvent de terribles conséquences, pouvant mener au déclin cognitif et à la dépression. Si on se fie à l’OMS, entre 8 et 16% des seniors de 65 ans et plus en sont atteints à l’international, cela grimpant de 12 à 15% pour les individus âgés de 85 ans et plus.
Voilà la raison ayant amené Tanel Petelot et ses différents associés à concevoir Emobot l’année dernière. Ce petit robot tout de blanc vêtu doté d’une taille de 25 centimètres et affichant de belles rondeurs. Ce n’est pas un simple gadget. Loin de là. Sa finalité est de scruter sur le long terme les émotions d’un individu dans un but de prévention optimale de possibles troubles de l’humeur.
Via sa caméra et son IA intégrée, la machine étudie continuellement durant des semaines trois aspects : les expressions du visage, le dynamisme des mouvements et le timbre de voix. S’il déniche une modification au niveau du comportement anormal ou des symptômes avant-coureurs de dépression, il prévient immédiatement le personnel médical.
Quinze ans de recherche pour concevoir ce dispositif
Le dénommé Renaud Séguier, enseignant en IA à l’établissement Centrale Supélec, collabore depuis des années avec un professionnel de santé à l’université réputée Paris Descartes II. Il souhaitait se servir de la technologie dans un but de prévention des chutes et d’optimisation du maintien à domicile de seniors.
Ce professionnel participe également au projet Emobot. Grâce au règlement général sur la protection des données, il n’était pas question de poser des caméras partout. Par contre, intégrer de l’IA dans des petites machines pouvant s’occuper de milliers d’informations en temps réel sans les stocker est possible.
Cette solution a rapidement séduit beaucoup de seniors, beaucoup se sentent rassurés que le robot puisse prévenir les proches et les médecins s’il y a déprime. Evidemment, la technologie a un prix : quarante euros mensuellement sur trois années. La finalité est de parvenir à faire accepter le robot en tant que dispositif médical comme but. Ainsi, il pourra connaître une prise en charge de l’Assurance maladie.
Actuellement, la machine est utilisée dans près de cinquante Ehpad dans le pays. Le concept a été dévoilé au salon d’électronique CES de Las Vegas, le salon mondial majeur de l’innovation.