Tchernobyl fait encore parler de lui 37 ans après le terrible accident de la centrale nucléaire ukrainienne. Est-ce que l’activité militaire des Russes sur le site d’exclusion de Tchernobyl a engendré des effets sur la santé et sur l’environnement ? Réponse.
Pour rappel, à cause d’une erreur humaine, le réacteur numéro quatre de la centrale fondait, propageant dans le ciel et dans la nature des quantités conséquentes de particules et de gaz radioactifs. À titre de comparaison, cela représente 400 fois plus de radioactivité que la bombe atomique envoyée en 1945 sur la ville japonaise d’Hiroshima.
Site pillé, soldats contaminés et systèmes HS
Il y a quelques semaines, les soldats russes se sont emparés de la centrale de Tchernobyl qu’ils tenaient entre leurs mains depuis le commencement de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Avec eux, ils ont amené des otages. Néanmoins, la réelle raison de leur départ serait liée à la contamination radiologique de soldats. En effet, les troupes ont creusé des tranchées et remué les terres contaminées avec leurs chars autour de la forêt rouge.
Désormais, ce sont aux experts ukrainiens de procéder à l’inspection de la centrale, à la recherche d’engins explosifs. Avant leur départ, les Russes ont pillé les lieux, volé des équipements et divers objets.
Depuis l’invasion, des systèmes ne marchent plus. Il faut dire que lorsque les Russes sont arrivés, la panique a envahi les lieux. Seulement quelques jours à la suite de l’invasion, les taux de radiations se sont envolés à cause de la poussière que les véhicules militaires ont remué.
Désormais, même si les Ukrainiens ont repris le contrôle de la centrale depuis fin mars, des dysfonctionnements ont été relevés : ceux des équipements de mesure de la radioactivité, d’où l’absence d’informations sur cette dernière. Néanmoins, les systèmes de sûreté demeurent opérationnels dans les quatre centrales nucléaires ukrainiennes.
L’augmentation des radiations sur cette friche atomique représente une réelle menace environnementale et sanitaire. Le site est englobé d’une zone d’exclusion de 2 600 kilomètres carrés interdite d’accès. La plus grande partie de la zone se révèle être isolée de toute activité humaine.
Danger environnemental
Cette grande région non peuplée voit passer une autoroute menant jusqu’à Kiev, la capitale. La zone jouxte aussi la Biélorussie. Ainsi, une attaque par les forces ukrainiennes par le nord est impossible. Finalement, elle aura servi de grand parking à l’armée russe. En plus, le plus grand réseau de commutation du réseau électrique est présent en ces lieux. Parallèlement, les attaques aériennes sur le site sont quasiment impossibles au vu de la dangerosité de l’endroit.
Même si un travail de nettoyage a été effectué, la zone d’exclusion de Tchernobyl demeure l’une des zones les plus contaminées par la radioactivité de la Terre. Sur des milliers d’hectares présents autour du site du réacteur, les débits de dose de rayonnement ambiant franchissent les milliers et milliers de fois les seuils de fond normaux. Dans des endroits de la Forêt rouge présente autour de la centrale, on peut subir une dose de rayonnement dangereuse en uniquement plusieurs jours de présence.
Le premier effet environnemental de l’attaque russe a été enregistré au tout début du conflit. En effet, les capteurs conçus par l’EcoCentre ukrainien de Tchernobyl ont dévoilé une hausse conséquente des taux de radiation près des routes majeures et non loin des réacteurs.
Le réseau de capteurs avait stoppé ses rapports au début du 25 février jusqu’à début mars. Ainsi, l’étendue des perturbations engendrées par les mouvements des soldats n’est pas parfaitement définie. Si la poussière émise par les véhicules et non les dégradations effectuées aux installations de confinement a été la cause de la hausse des radiations, et en affirmant que cette dernière a eu lieu seulement quelques heures, cela ne devrait pas être trop grave sur le long terme. Or, cela ne signifie pas que cette poussière n’est pas sans conséquences car les soldats russes et les otages de la centrale ont inspiré ces particules. Et les experts savent malheureusement que la terre de la zone intègre des radionucléides, essentiellement du césium 137, du strontium 90, des isotopes du plutonium, de l’uranium ou encore de l’américium 241.
Ces derniers sont toxiques, cancérigènes ou les deux s’il y a inhalation, et cela même si les taux sont moindres.
Effets sanitaires éventuels
Voici sans aucun doute le plus grand danger pour la zone. Elle vient de l’éventuelle libération dans l’atmosphère des radionucléides capturées depuis plus de trente ans dans le sol et les plantes, s’il y a un incendie. Et ces feux sont de plus en plus récurrents et massifs, à cause du bouleversement du climat. Conséquence : la libération des éléments radioactifs dans l’air, disséminés à grande échelle.
Les retombées radioactives de ces incendies pourraient être le danger majeur pour le site pour les populations humaines à cause du vent de la région. Même chose pour la faune et la flore des alentours.
À l’heure actuelle, les lieux possèdent beaucoup d’arbres morts et de débris pouvant représenter un combustible. Même s’il n’y a aucun combat, la présence militaire avec des soldats qui fument et allument des feux de camp augmente le danger de survenue de feux. C’est pourquoi il est compliqué d’évaluer les conséquences radioactives sur les individus. Néanmoins, les effets sur la flore et la faune sont quant à eux parfaitement documentés.
L’exposition chronique à des dosages même moindres engendre de multiples conséquences chez les animaux sauvages. Voici une liste de ces effets négatifs : mutations génétiques, tumeurs, cataractes oculaires, stérilité ou encore déficiences neurologiques. Taille des populations et biodiversité sont aussi touchées dans les lieux où la contamination est conséquente. Malheureusement, il y a peu d’animaux dans la zone.
Lorsqu’on aborde le sujet des rayonnements ionisants, d’irradiation, il n’y a aucun niveau « sûr ». Et les dangers pour l’existence sont proportionnels au seuil d’exposition. Si la guerre actuelle devait se poursuivre et dégrader les installations de confinement des radiations à Tchernobyl, les conséquences pourraient être terribles …