Avec l’arrivée au pouvoir des talibans, le pays risque d’être à l’avenir le repère du terrorisme mondiale. Parmi les interrogations depuis la reprise du pays par les talibans, c’est certainement celle qui revient le plus.
Outre la défaite de l’Occident dans le but de pacifier le pays, la responsabilité conséquente du pouvoir afghan corrompu depuis des années et la faiblesse de l’armée, l’actualité va au-delà de la simple conjoncture mais s’intègre dans une véritable crise civilisationnelle plus grande avec une résistance menée à l’ordre international par les marges.
Ces dernières, dont les plus puissantes sont islamistes, détestent viscéralement l’Occident depuis plus de 2 000 ans. L’Afghanistan a une position centrale dans cette bataille millénaire et cette place le pays risque de la conserver durant longtemps. Le pays est connu pour être une réelle forteresse assiégée a de multiples reprises mais que personne ne parvient à vaincre même pas les USA.
Retour des talibans = retour du djihadisme en Afghanistan ?
Normalement, le projet des talibans se limite à l’Afghanistan. Néanmoins, la reprise du pays va servir de socle et d’inspiration à d’autres groupes désireux de revoir leur « califat » installé sur le continent africain mais également en Asie du Sud-Est ainsi qu’en Moyen-Orient.
En 2021, l’idéologie djihadiste résiliente séduit toujours autant à l’international. Ainsi, l’Afghanistan pourrait engendrer bon nombre de vocations à travers le phénomène de détestation occidentale présent dans l’univers arabo-musulman. Cette idéologie noire et meurtrière, mais qui demeure un possible projet pour des milliers de personnes face au néant absolu politique et économique du Moyen-Orient depuis des années, a une capacité féroce de redéploiement rapide et efficace. Ainsi, face à un pays glorifié et désormais « bankable », il y a des appétits qui vont forcément s’aiguiser.
Statut de leader islamiste du pays entre talibans et Daesh
Si les talibans parviennent à se normaliser et sont acceptés par les Occidentaux (dans le but de se prémunir du pire), ces derniers pourraient alors être vus comme de véritables traîtres à la cause, au même titre que les combattants de l’Alliance du Nord de 2001. Ils ont été catégorisés comme traîtres en s’alliant au pouvoir. Or, ils ont échoué face aux islamistes.
En faisant des accords avec le monde libre, les talibans demain (comme les combattants de l’Alliance du Nord auparavant) engendreront de nouvelles résistances en Afghanistan. Cela débute par leur ennemi de toujours Daech, qui jusqu’à désormais a eu une emprise assez restreinte.
Quel futur pour le pays ?
Dans les semaines et les mois qui arrivent, la guerre sera ouverte entre les deux protagonistes, Daesh et les talibans. Les deux groupes vont vouloir devenir le seul et unique leader islamiste afghan. C’est là que l’apparition de « daechistes » peut représenter un réel poids dans la balance.
Dans le pays, les recrues sont déjà conséquentes. Effectivement, l’Afghanistan connaît depuis des décennies un influent courant extrémiste, qui se voit dans la totalité de la société, essentiellement chez les jeunes. Ces derniers sont souvent plus vulnérables face à l’idéologie djihadiste et sont séduits par la nouvelle version du djihadisme, malheureusement la plus sanglante.