Des experts ont effectué une étude prospective sur les conséquences du confinement sur la santé mentale. Cette dernière est apparue dans la célèbre revue Globalization and Health. Et leurs conclusions ne sont pas tellement surprenantes.
On se rend compte de la valeur des choses lorsqu’on les perd
Faire des balades dans nature, être entre amis, être proches des gens, ne pas penser toujours à l’hygiène de ses mains, à aérer son habitation ou encore à porter un masque : avant que le Coronavirus débarque avec sa protéine Spike, la plupart de ces actions pouvaient paraître banales.
Il est certain que cette pandémie du Covid-19 ainsi que les mesures sanitaires liées ont eu un grand impact sur le mental des Français. Des surveillances effectuées durant des vieilles pandémies et diverses autres études transversales, faites plus récemment, le prouvent. Désormais, il est nécessaire d’être plus pertinent dans l’étude des confinements sur la santé mentale. Jusqu’à quel niveau le mental a-t-il été touché ? Sommes-nous égaux face à ce phénomène ? Quels sont les points clés ayant engendré le déclin ? Une équipe d’experts travaillant à l’Institut de Santé publique, d’Épidémiologie et de Développement, ayant une affiliation avec l’université de Bordeaux et à l’Institut national pour la science et la recherche médicale, offrent des réponses pertinentes à ces différentes interrogations. Leur étude apparaît dans la célèbre et qualitative revue Globalization and Health.
Étude sur les effets du confinement sur le mental avec la cohorte Mavie
Il s’agit d’une méthode scientifique répandue (plus en tout cas que d’utiliser des cohortes déjà faites) afin de pouvoir obtenir des informations plus rapidement. En tout cas, c’est ce qu’on fait les experts ayant effectué cette étude. La cohorte Mavie a pour finalité de départ d’analyser les situations et les causes des accidents de la vie quotidienne.
Au moyen des résultats, le but final est de parvenir à établir des recommandations et des programmes de prévention pertinents, qui baisseront le nombre de victimes. C’est une cohorte dont le recrutement a débuté en novembre 2014 et ce dernier est encore en cours à l’heure actuelle. Une chose est certaine : cette terrible pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires associées ont eu un grand impact sur le mental des Français.
Étude sur la santé mentale : quels ont été les outils de mesures utilisés ?
Pour cette étude, un questionnaire spécifique sur le confinement a été utilisé. Ce dernier était fait de quatre parties. La première d’entre elles concernait la santé psychique et physique auto-évaluée et les symptômes liés au stress et à la dépression. L’auto-évaluation de la santé psychique et physique se fait grâce à une échelle partant de 1 (perception d’une très mauvaise santé) et allant jusqu’à 10 (perception d’une très bonne santé).
Les signes avant-coureurs du stress et de la dépression ont été recueillis, de façon respective, via un questionnaire par rapport à la santé du patient-9 ou PHQ-9 qui est un est un test de dépistage de soucis mentaux spécifiques (de façon respective l’échelle de l’anxiété généralisée ou GAD-7) dont les usages dans la population générale est conforme. Les individus y participant ont renseigné à quelle cadence ils ont été embêtés par chaque symptôme lors des deux dernières semaines en se servant d’une échelle à quatre points allant de 0 (ce qui correspond à pas du tout) à 3 (qui correspond à quasiment chaque journée). Le score total peut aller de 0 à 27 et de 0 à 21, de façon respective. En règle générale, pour les deux tests, 5, 10 et 15 sont les scores limites de dépression (de façon respective d’anxiété légère, moyenne et lourde).
La seconde partie du questionnaire portait sur les conditions de vie et l’environnement socio-démographique. À cette dernière, les auteurs de l’étude ont intégré l’alternative qu’est le télé-travail. La troisième partie concernait la perception de l’épidémie de Covid-19 et du confinement par rapport à leur expérience personnelle des évènements. Les interrogations permettaient d’en savoir plus sur leur peur par rapport au confinement et si eux-mêmes ou une personne de l’entourage avaient été touchés par le Coronavirus. Et enfin, la quatrième partie portait sur les activités effectuées durant le confinement, notamment la durée passée à chercher des renseignements sur l’épidémie de Coronavirus.
On apprend plusieurs choses avec les résultats obtenus. Premièrement, on constate une diminution (respectivement une hausse) plutôt légère dans la perception de la santé mentale (respectivement physique). Le score moyen a quant à lui chuté de 7.77 à 7.58 (respectivement de 7.44 à 7.94). Deuxièmement, pour ce qui est des symptômes liés à la dépression et au stress (l’anxiété si vous préférez), il n’y a pas de changement significatif pour la dépression. Néanmoins, il y a une hausse de 17,3 à 20,1 % pour ce qui est de l’anxiété.