Ces derniers jours, environ 200 civils sont décédés dans des massacres au Niger. Même si les forces armées se déploient en grande nombre, les djihadistes continuent de semer la terreur et le trouble. Malgré la position de la France, qui est contre cette solution, l’Afrique de l’Ouest désire opter pour le dialogue avec le camp ennemi.
Mi-février, durant un sommet de deux jours entre les chefs d’Afrique de l’Ouest dans la capitale du Tchad N’Djamena, Emmanuel Macron a exprimé son point de vue par rapport à l’insurrection endémique dans la zone, en visioconférence.
La France mobilisée contre les terroristes au Sahel
Une fois l’échange avec les présidents des pays africains du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, du Niger (sans oublier la Mauritanie), le président – qui a augmenté le nombre de soldats dans le territoire du Sahel à environ cinq mille – a affirmé aux journalistes que les chefs d’états avaient déclarés qu’ils étaient dans l’impossibilité d’effectuer une négociation avec les commandants de deux des plus grands groupes armés de la zone. En effet, ces derniers sont tout simplement des ennemis mais aussi des ennemis entre eux. Ainsi, ils ne sont pas d’éventuels interlocuteurs, comme l’affirme la position française. Face au terrorisme, il n’y a aucun échange possible.
Le gouvernement avait pensé et conçu un organisme spécifique afin d’effectuer des échanges avec les combattants ayant ravagé des zones dans le nord et le centre du Mali et partout dans le Sahel. Il faut dire qu’il y a une pression au Mali sur ce point. De plus en plus de personnes désirent dialoguer avec ceux ayant fait le choix des groupes radicaux.
Une violence extrême depuis des années
Le basculement du Mali a eu lieu en 2012, quand des groupes islamistes armés ont progressé en direction de la capitale Bamako. Cette année-là, ils étaient parvenus à gagner de gigantesques territoires présents dans les déserts du nord du pays.
Les Touaregs du Mali se sont soulevés de façon ponctuelle contre l’État depuis son indépendance, survenue il y a plus de soixante ans. Néanmoins, ce dernier soulèvement s’est enlisé et a aboutit à une série violente de conflits débouchant sur le submergement d’une zone majeure du Sahel.
Un accord de paix, dont la signature a été effectuée en 2015, par le gouvernement du Mali et les différents groupes rebelles a été porteur d’espoir. Or, ce dernier n’a jamais malheureusement été entièrement mis en œuvre. Au final, les militants n’ont pas tardé à se réunir afin d’optimiser leur pouvoir d’action. En 2017, la menace s’est amplifiée. En effet, le chef de guerre touareg et le djihadiste malien Iyad Ag-Ghali, cible majeure de la France dans ce combat, avait regroupé une multitude de groupes de combattants, dont Al-Qaïda.
Des djihadistes difficiles à contenir
Ces derniers mois, les attaques de l’État islamique au Grand Sahara dans « la zone des trois frontières » se sont nettement amplifiées. Même si une multitude d’offensives ont été menées par les forces de Barkhane et du G5 Sahel, cela semble insuffisant afin de contrer la progression des jihadistes.
Le but militaire est de protéger la zone des trois frontières, située entre le Mali, le Burkina et le Niger. La finalité est de vaincre l’État islamique dans la zone Grand Sahara. Pour rappel, début 2020, Emmanuel Macron s’était vanté, lors d’un sommet à Pau, d’avoir grandement affaibli l’État islamique au Grand Sahara. Désormais, le pays se focalise les groupes liés à Al-Qaïda au Sahel. Malheureusement, le groupe est encore extrêmement actif et meurtrier, ayant comme stratégie numéro un de viser majoritairement les civils. Les attaques menées récemment au Niger en sont le triste témoignage. Mi-mars, 66 individus ont été assassinés durant un assaut effectué contre des villages de Tillia, dans le territoire du Tillabéri, à proximité du Mali. Toujours en mars, près de 137 personnes sont décédées à la suite d’attaques contre des villages de la zone voisine de la ville de Tahoua.