Dans les années et les décennies qui arrivent, la récurrence et la lourdeur des épidémies dans le monde risque de s’accélérer. Les raisons ? Le mode de vie actuel ainsi que une meilleure capacité d’adaptation des virus.
Les experts donnent l’alerte !
Les futures pandémies que nous allons connaître vont être de plus en plus régulières et leur prolifération sera de plus en plus rapide, engendrant des dommages conséquents sur l’économie internationale. Si rien ne bouge, ces pandémies causeront bien plus de décès que celle du Coronavirus. En tout cas, c’est le cri d’alarme de l’Ipbes. Il s’agit de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les écosystèmes.
Le président du groupe EcoHealth Alliance et d’Ipbes a affirmé qu’il n’y avait pas beaucoup de mystère par rapport à l’origine du Coronavirus. Comme la majorité des experts le dit, ce sont les changements par rapport à l’utilisation des terres, l’agriculture massive ou encore la vente et la consommation non durables qui sont les causes de ce virus. En effet, tout cela dégrade l’environnement et permet la hausse des contacts entre les animaux, les agents pathogènes et les hommes. Si cela continue ainsi, les pandémies seront de plus en plus nombreuses et violentes.
Environ 827 000 virus peuvent toucher les humains !
La majorité des nouvelles pandémies virales apparaissent via les zoonoses. Il s’agit de la transmission d’agents pathogènes des animaux aux hommes. Par exemple, la maladie de la tuberculose (survenue à cause de la bactérie Mycobacterium tuberculosis) est apparue avec les bovins et s’est proliférée jusqu’à l’être humain quand ce dernier a débuté l’élevage de bétail durant la période du Néolithique.
À l’heure actuelle, le nombre de virus non découverts présents sur les mammifères et les oiseaux est de l’ordre de plus de 1,7 million. Parmi eux, près de 827 000 peuvent toucher les êtres humains, ce qui est évidemment très conséquent. Évidemment, tous ces virus ne contamineront pas l’homme. Pour que cela se produise et engendre une pandémie, le virus doit passer deux obstacles. Tout d’abord, il faut que l’infection se fasse sur une cellule humaine. Puis, la réplication doit pouvoir se faire de façon efficace. Or, cela n’est pas si simple puisque la « machinerie cellulaire » chez l’être humain et l’animal n’est pas la même. Cela est notamment le cas par rapport aux virus aviaires : causant des milliers de décès, ces derniers peuvent toucher l’être humain. Néanmoins, le franchissement de la seconde barrière où il y a possibilité de transmission humaine n’a pas eu lieu.
Si on se fit aux dires de beaucoup d’experts, tout cela n’est qu’une simple question de temps. Par exemple, il faut savoir que c’est un virus de chimpanzé qui est l’origine du HIV. Des centaines d’années ont été nécessaires afin que le virus puisse passer la barrière. Au final, le virus a effectué une multitude de tentatives avant que la mutation soit suffisante. Et comme on le sait, le Sida a malheureusement engendré une pandémie mondiale.
Concernant les grandes pandémies du passé (comme par exemple le choléra ou encore la peste), elles étaient causées par les bactéries. Avec une hygiène de meilleure qualité et l’apparition d’antibiotiques, ce genre de pandémies n’existent quasiment plus. Ainsi, le danger est désormais incarné par les virus, dont la plasticité génétique est essentielle par rapport au passage d’espèces.
Anticipation du danger : est-ce réellement impossible ?
Dans son rapport, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques parle également de la perturbation des écosystèmes et le réchauffement du climat en tant que cause des pandémies. Or, le lien de causalité est ici nettement plus flou. Une chose est sûre : les experts affirment que des changements rapides et drastiques par rapport à la prévention des épidémies doivent survenir.
Le souci actuel est une réaction trop tardive face aux maladies. En effet, réagir aux maladies une fois qu’elles sont là avec une foule de mesures de santé publique et des options technologiques se révèle être insuffisant. En plus, cela est une route lente et totalement incertaine. En plus, cela coûte très cher : des milliards de dollars tous les ans. Il est temps de changer de vision et de politique en anticipant beaucoup mieux les pandémies.