Une des sources d’énergies renouvelables les plus réputées est le vent. En effet, en mer, il existe ce qu’on appelle des champs d’éoliennes « posées » qui conçoivent une grande partie de la consommation d’électricité du pays. Or, l’éolien flottant en haute mer (nommé également floating off-shore wind turbine) est pour sa part trop peu utilisé à l’heure actuelle. Néanmoins, ses points forts sont multiples et son potentiel se révèle être conséquent : il pourrait même être un acteur majeur de la transition énergétique dans l’avenir.
Dans d’autres pays, cela est déjà le cas : Allemagne, Royaume-Uni ou encore Danemark. Dans ces territoires, notamment en Mer du Nord, on peut observer des éoliennes géantes, présentes à quelques kilomètres des côtes. Elles peuvent faire des dizaines et des dizaines de mètres de hauteur et posséder une très grande envergure ! Ces dernières, arrimées directement dans le sol marin, offrent une énorme quantité d’électricité via des câbles sous-marins. À titre d’exemple, sachez qu’environ 8 GW sont utilisés par la Grande-Bretagne, qui n’est autre que le leader international en la matière !
Le potentiel gigantesque de l’éolien en mer, surtout flottant
Quelles sont les capacités de cette source d’énergie ? Le rapport signé de l’Agence internationale de l’Énergie sur l’Offshore wind en offre un aperçu : ce dernier place l’éolien off-shore comme un véritable acteur futur majeur de la transition énergétique, avec un potentiel international énorme d’environ 420 000 TWh.
Il faut savoir que la France profite tout de même du second gisement éolien en mer sur le continent européen après la Grande-Bretagne. Le gouvernement avait notamment adopté le plan pluriannuel de l’énergie l’an dernier, en misant sur 5,2 GW d’éolien en mer présents dans le pays d’ici huit ans. Sur ce dernier, près de 3,5 GW ont été donnés pour la partie éolien marin posé. Or, ce chiffre est encore éloigné du véritable potentiel du secteur. En effet, au large des côtes du pays, en prenant en compte toute la longueur du littoral atlantique et de la Manche mais également en mer Méditerranée, il est possible d’exploiter environ 140 GW d’électricité dans le domaine de l’éolien flottant. Ainsi, cela représenter presque deux fois plus que le potentiel possible de l’éolien marin « posé » (arrimé au fond de la mer), qui est d’à peu près 80 GW.
Si on se fit à l’European Wind Energy Association, près de 80 % de la ressource éolienne du continent européen est situé à plus de 60 mètres de profondeur. Or, cela se révèle être totalement inexploitable par l’éolien posé ou fixe. Par contre, l’éolien flottant peut lui descendre à de telles profondeurs.
L’éolien flottant : c’est quoi ?
Vous l’aurez compris, cette technologie moderne et d’avenir est adaptable aux grands fonds marins. Néanmoins, savez-vous quelles sont les spécificités d’une installation éolienne flottante ? Cette dernière dévoile une multitude de technologies d’installations des mâts dotés de turbines (offrant des dimensions extrêmement imposantes) situés au large. Ces derniers peuvent être des plateformes de type fixe munis de différents équipements comme par exemple : lignes d’ancrage, barge, flotteur semi-submersible ou encore flotteur entièrement immergé.
À l’heure actuelle, il n’y a pas encore une seule technologie qui s’est imposée. Néanmoins, une chose est certaine : il est possible d’installer des machines extrêmement puissantes via l’éolien flottant. Autre point fort à signaler : l’assemblage peut s’effectuer directement au port, avant l’étape finale de l’acheminement.
Des expériences déjà dans d’autres pays
En Écosse par exemple, à Hywind, se trouve la première ferme éolienne flottante de type commerciale. Cette dernière est située à 29 kilomètres au large de Peterhead. Actif depuis environ trois ans, la ferme intègre cinq éoliennes de 6 MW. C’est le Norvégien Equinor qui assure l’exploitation. À part l’Écosse, le Japon et le Portugal mènent des expériences du genre.
Pour ce qui est de la France, un démonstrateur en activité est situé à 22 km au large du Croisic. Il y a également d’autres projets qui sont en cours de déploiement. Cela est notamment le cas de quatre fermes pilotes (trois sont situées en mer Méditerranée ainsi qu’une dans la Manche), pour une puissance offerte, avoisinant 96 MW. La Fédération France éolienne, par rapport à l’éolien en mer, fixe quant à elle comme objectif le décuplement d’installations d’éolien flottant, à un rythme annuel de 2 GW.