Une crise économique plus conséquente pouvant s’étaler nettement plus longtemps que les manifestations et la pandémie de Covid-19 : voici la principale conséquence si l’économie du pays continue sa trajectoire du moment. Une telle crise contribuera à accentuer de façon conséquente la pauvreté ainsi que les différentes inégalités. Ainsi, en Thaïlande, des millions de nouveaux citoyens devenus pauvres vont sans aucun doute rejoindre les protestations politiques actuelles des étudiants du pays.
Le gouvernement du pays n’a pas assez de temps afin de lutter contre la crise économique
Le départ extrêmement médiatique de la totalité de l’équipe des ministres de l’économie du gouvernement il y a quelques mois a donné l’impression qu’il n’y avait aucun capitaine aux commandes quand le bateau économique du pouvoir était en plein orange. La démission récente du ministre des finances, après uniquement 26 journées d’activité – causée apparemment à cause d’un combat politique pour les postes de haut niveau dans le ministère – n’a fait qu’augmenter ce sentiment d’abandon qu’ont éprouvé les Thaïlandais. Dans les premiers jours de la pandémie de Coronavirus, le Premier ministre du pays Prayuth Chan-ocha a eu une réaction rapide avec le déploiement d’un programme pertinent et efficace de secours et de relance économique.
Même si le chômage a augmenté et qu’il y a de nombreux soucis économiques, le programme de distribution mensuelle de cinq mille bahts (ce qui correspond à environ 135 euros) aux employés indépendants et licenciés, qui a donné la possibilité à environ vingt pour cent des quasiment 70 millions de Thaïlandais de pouvoir survivre, a pris fin de façon brutale fin juillet (le 31 exactement après uniquement trois mois). Ainsi, cela a laissé une majeure partie des quatorze millions de bénéficiaires sans aucune autre source de revenus.
Désormais, le gouvernement envisage un nouveau programme de distribution mensuelle de trois mille bahts. Néanmoins, il demandera aux bénéficiaires de se servir d’une application web et restreindra les dépenses journalières à 100-200 bahts. Concernant les frontières du pays, elles sont fermées jusqu’à une durée inconnue. Ainsi, le tourisme – qui pèse environ 15 % du PIB du pays, ce qui est énorme – s’est littéralement effondré.
Le pays subi une véritable détresse économique
Depuis le commencement de l’épidémie liée au Coronavirus, environ deux tiers de la main-d’œuvre de la Thaïlande ont connu une diminution de leurs salaires, d’environ cinquante pour cent. En juin de cette année, 10 % des propriétaires de PME ont affirmé qu’ils étaient actuellement en train de fermer. Environ un tiers ont exposé leurs inquiétudes par rapport à une éventuelle fermeture d’ici la fin 2020.
Le phénomène actuel engendre une augmentation rapide du chômage, beaucoup d’entreprises étant obligées de procéder aux licenciements d’employés. Les plus ciblés sont les employés informels du pays – plus de 50 % de la main d’œuvre du pays – avec plus de 81 % des individus employés dans le milieu du tourisme perdant malheureusement leur profession. Tandis qu’en surface la vie est de retour tout doucement à la normale, si le pays était touché une nouvelle fois par un dur verrouillage, les différentes conséquences seraient tout simplement terribles. En effet, de multiples dirigeants de sociétés ont affirmé que dans ce cas, ils ne pourraient pas survivre.
La plupart des personnes démunies en Thaïlande n’ont pas eu d’aides
Un programme de prêts bonifiés pensé et conçu dans le but d’aider les petites entreprises – qui est vu comme le programme principal du gouvernement – est seulement utile quant à lui pour quinze pour cent des propriétaires de sociétés. Il faut également savoir que même le système de distribution mensuelle de cinq mille bahts n’est pas parvenu à toucher plus de 50 % des employés informels. Or, ces derniers étaient pourtant les cibles prioritaires du programme.
Un des soucis est que l’aide est proposée par de nombreux canaux indépendants – tels que par exemple des établissements bancaires, des services publics ou encore des ministères – sans la présence d’un point majeur et central de communication parfaitement net. Le flou est par conséquent de rigueur. Ainsi, beaucoup de sociétés doivent s’adapter et dénichent des solutions pertinentes et créatives dans le but de faire face à la crise actuelle. Au final, près d’un tiers environ des petites sociétés optent et développent la vente sur internet, tandis que d’autres groupes font le choix d’offrir de nouveaux produits ou services.