La règle des un ou deux mètres de distanciation physique afin d’être protégé face au Coronavirus est obsolète. Ainsi, il faudrait plutôt adapter les mesures au contexte, en fonction de paramètres comme par exemple la ventilation des lieux ou le fait qu’on doit parler plus ou moins fort. C’est en tout cas ce que dit une étude apparue fin août dans le magazine médical BMJ.
Prise en compte de différents facteurs
La distanciation physique ne doit pas être considérée seule sinon elle n’est tout simplement pas pertinente. Elle doit faire partie d’une approche plus globale. En effet, il est nécessaire de prendre en compte une multitude de critères afin de définir si la distance d’un ou deux mètres recommandée par les autorités sanitaires suffit ou non. Dans certains cas où le risque est faible, elle peut être inutile.
Les différents aspects à prendre en compte par rapport à la distanciation physique sont la ventilation, la densité d’occupation de la zone concernée, la durée d’exposition, l’utilisation ou non du masque ou encore le niveau sonore des individus présents (plus il est haut, plus les gouttelettes salivaires seront expulsées loin, avec une charge potentielle de virus).
Il faudrait utiliser un tableau de « recommandations graduées »
Au lieu d’une simple règle de distanciation physique, ce sont des conseils gradués qui sont mis en avant par les chercheurs de l’Université d’Oxford et ceux du très réputé MIT aux USA. Ces derniers sont le reflet parfait de la combinaison des nombreux facteurs qui définissent le danger.
Un tel tableau permet de profiter d’une protection optimale dans les contextes dangereux par rapport au Covid-19. Il permet également une liberté totale dans les contextes les moins risqués, ce qui donnerait la possibilité éventuellement d’un retour à la normale dans divers aspects de la vie économique et sociale. Ces chercheurs offrent donc un tableau (dont vous pouvez retrouver une traduction en français sur le réseau social Twitter) synthétisant parfaitement le danger de transmission en fonction des différents critères.
Par exemple, dans un lieu bien ventilé où la densité de population est haute, le danger est faible si les personnes ont un masque, échangent sans crier et restent sur les lieux sur une courte durée. Par contre, le risque part à la hausse si les personnes crient ou chantent (même si elles ont un masque et même sur une courte période). Ce dernier devient très élevé si elles ne possèdent pas de masque.
Si on se fit à ce tableau, la ventilation inadaptée d’un lieu clos est un critère de danger important, qu’on ait le masque ou pas.
Distanciation physique : une mesure datant du 19e siècle !
Les auteurs de l’étude affirment que la distance d’un ou deux mètres, recommandée selon les pays, se base sur une science qui n’est plus au goût du jour, obsolète si vous préférez. Cette règle spécifique à d’autres maladies infectieuses est apparue au 19ème siècle, et a été optimisée dans les années 1940.
On connaît l’existence des gouttelettes salivaires qui tombent au sol après avoir été expulsées par la personne contaminée, contrairement aux aérosols, minuscules particules qui demeurent en suspension. On sait que les premières sont la cause de la transmission du Coronavirus, et on pense que les seconds le sont également.
Néanmoins, selon les auteurs de l’étude, cette « séparation » entre grosses gouttelettes et aérosols se révèle être totalement illusoire : peu importe leurs dimensions, la distance que ces dernières peuvent atteindre est dépendante de divers facteurs, à débuter par les flux d’air.