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« Dieu, la République et Macron » de Salomon Malka

Jeanne Perrin Publié par Jeanne Perrin
26 mars 2020
dans Culture, Review
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« Dieu, la République et Macron » de Salomon Malka
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Avec rigueur, mais avec le sous-titre Cuisine et Concessions qui annonce un certain détachement, Salomon Malka dissèque chaque réflexion en aparté, chaque déclaration du Président devant les hautes assemblées. Son analyse n’épargne aucune « glissade » ou contradiction tout en restant le fidèle observateur d’un personnage qu’il aime à nous faire mieux connaître…

En rupture avec l’obstination de son prédécesseur, le Président actuel ne cache pas la part de lui-même qui a reçu un héritage chrétien, pas plus qu’il n’oblitère que la France fut la fille aînée de l’Église. Même si elle est peuplée désormais surtout de tièdes pratiquants et de bien d’autres sortes de fidèles qui n’ont pas envie d’être « amalgamés », il a qualifié cette situation de « ciment entre les citoyens ». « Je reste – a-t-il confié lors de sa campagne – réceptif à la présence de la transcendance », ce qui annonce chez lui un certain agnosticisme qui ouvre une proximité possible avec tous les Français, quelle que soit leur confession, sauf peut-être les athées les plus fermés et les fondamentalistes.

« La laïcité, dit-il, (construction typiquement française qui place le Président de la République Ministre des cultes !) n’a pas vocation à promouvoir une religion républicaine… Les religions traditionnelles ont leur place dans la vie privée, ce qui légitime leur pluralisme. Si elles ont leur place dans la vie publique aussi, la République n’accepte pas que le mot religion – qui veut dire relier – soit motif à créer des déséquilibres internes : « à chacun de se trouver » ; « aux protestants, juifs, musulmans, catholiques, de donner le meilleur d’eux-mêmes » pour que rien ne dérape… En clair, à chacun de répandre des paroles de paix, de trouver dans le Livre les mots d’une entente confraternelle (qu’on pourrait dire « civique »), le Président ne peut s’en charger lui-même »… Lorsqu’il assiste à la célébration d’une fête religieuse, il ne prend jamais la parole; mais il félicite de leur présence les divers participants ou invités : stricte neutralité laïque. Dans cette attitude se voit l’empreinte de l’éducation des jésuites, cette éducation dont il faut savoir qu’il la partage au moins avec le général de Gaulle (qui lui, allait à la messe !) et François Mitterrand. Ces rencontres sont dans la République le rôle du chef de l’État, et elles sont destinées à unir, à apaiser, surtout quand des clivages deviennent violents. Au moment où nous sommes, surtout où les nouvelles lois de la bioéthique sont près de sacrifier tous les fondamentaux de ces religions, le désaccord est sérieux entre Dieu [et] la République, puisqu’ « elles consistent à approuver ce que l’éthique réprouve ».

Une certaine inquiétude quant au résultat se lit quand Salomon Malka rapporte tous les contacts : en particulier il avoue : « Si j’avais un conseil à donner à Emmanuel Macron c’est de ne jamais être humiliant » ; lui qui le fut durement, plusieurs fois… Les cultes sont invités à participer à « ces pluriels ouverts [qui] ont à entrer dans une conversation par principe infinie », c’est dit joliment ! Selon Régis Debray, ce goût du débat, ces belles intentions révèlent un néo protestantisme. Mais elles ne sont pas forcément bien reçues par ceux qui entendront : « Pour être de France, il faut aimer la France, il faut laisser au vestiaire ce que l’on est », dans une déclaration qui « admet la multiplicité des traditions » mais en agitant « le spectre du communautarisme ». Propos brutal ? Certes. Comme le souligne Olivier Abel, elles peuvent donner à certains l’impression d’être méprisé, c’est fâcheux quand ce n’est pas la première fois que des propos d’Emmanuel Macron fustigent…

Chez Paul Ricœur, le Président a vu « le philosophe de la sécularisation, de l’interprétation (donc apte à accueillir toutes les croyances), plutôt que l’exégèse de la révélation et de la foi », il est ainsi arrivé à une certaine « mystique de soi » intéressante, qui rejoint philosophie et transcendance en même temps, donc où tout Français peut se retrouver… Tôt dans son quinquennat Emmanuel Macron a donné la part qu’elle mérite à la rencontre entre juifs et musulmans. Parfois en présence de Gérard Collomb ou Haïm Korsia, il retrouve, en demandant une réforme institutionnelle de l’islam, Hakim El Karoui (qui a publié un rapport inquiétant sur le nombre de jeunes salafistes en France) et Anouar Kbibech (qui consoliderait volontiers une position conservatrice tout en annonçant que la décision sera collégiale s’il y a quelque chose à changer « Il est inouï de demander aux musulmans de renier certains versets du Coran ! ») proclame-t-il : « Juifs et musulmans sont tous d’un même peuple sémite, au Maroc ils cohabitent ». Autant dire que le dialogue est encore riche d’échanges futurs pour ne pas dire que rien n’est réglé… Ahmet Ogras insiste sur le fait qu’il y a toujours des personnes frustrées, ayant un sentiment d’injustice, il ajoute que les pays anglo-saxons ou du Moyen Orient sont très ouverts aux musulmans diplômés qui souhaitent s’y installer, les plus mal lotis restent en France. C’est donc des autres que vient l’inégalité dont les musulmans sont frappés…

Comment poser simplement le problème ? Il faut voir que si l’État est laïc, la société ne l’est pas ! Les temps ont changé depuis la loi de 1905. Un travail s’impose pour la reconsidérer… La tâche d’abord sera de pédagogie, d’apaisement entre les tendances diverses. Elle sera celle du nouveau président de la Fondation de l’Islam de France, Ghaleb Bencheikh (qui succède à Jean Pierre Chevènement dans cette organisation laïque). Lui souhaite créer des instituts de formation des imams très ouverts non seulement à la théologie mais à l’art, à l’architecture, aux relations avec les juifs et les chrétiens. « La société toute entière est engagée dans une mue profonde » disait déjà le candidat En Marche. C’est bien là le sujet du livre…

Pour conclure d’une manière un peu lapidaire, admirons sans réserve un texte vif et largement documenté. La partie de l’ouvrage qui traite du christianisme veut mieux comprendre la personnalité du chef de l’État, très à l’aise dans ses rencontres avec les représentants du judaïsme. Mais l’acceptation de celui-ci par l’islam est un problème politique, beaucoup plus vaste qu’un entretien entre personnes de qualité ! C’est pourquoi des efforts de part et d’autre sont nécessaires, malheureusement sans qu’une solution proche soit en vue.

Jeanne Perrin, à propos de Salomon Malka, « Dieu, la République et Macron », Editions du Cerf, 2019

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