La loi anti-gaspillage promulguée le 10 février exige la mise en place d’un étiquetage qui éclairera le choix du consommateur sur l’impact environnemental de certains produits. L’industrie textile, deuxième secteur le plus polluant au monde, travaille avec le gouvernement afin de mettre en place une note écologique d’ici 2022.
Sur le modèle du nutri-score qui renseigne sur la valeur nutritionnelle des aliments, une note allant de A à E accompagnée d’une petite planète bleue indiquera le coût écologique de chaque vêtement. Cette note englobera différents critères afin de tenir compte de l’ensemble des impacts du produit sur l’environnement, tels que l’épuisement des ressources, les émissions de gaz à effet de serre, la pollution des sols, de l’eau…
Quelques enseignes, comme Décathlon ou Okaïdi, expérimentent déjà cet affichage mais le gouvernement veut généraliser cet affichage à tous les secteurs de la mode. L’étiquetage environnemental sera mis en place d’ici 18 mois et sera d’abord basé sur le volontariat, mais la ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne appelle les industriels français à s’engager dès maintenant dans cette démarche pour « répondre à la demande de plus en plus pressante » des consommateurs. Le droit à la consommation étant soumis au droit européen, il faudra ensuite que ce décret soit harmonisé au niveau de l’Union européenne pour être rendu obligatoire.
Un secteur très polluant
L’industrie textile est le deuxième secteur le plus polluant au monde, juste après celui des hydrocarbures. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) indique que le secteur de la mode produit plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Cette industrie consomme aussi beaucoup d’eau : par exemple, la conception d’un jean exige l’équivalent de 285 douches. En outre, les Français achètent 60% de vêtements de plus qu’il y a quinze ans, tout en les portant deux fois moins longtemps.
Dans ce contexte, l’étiquetage « vert » est perçu par les associations de défense de l’environnement comme une avancée. « Mais informer n’est pas suffisant », a déclaré à l’AFP Alma Dufour, de l’ONG les Amis de la Terre. Elle réclame d’autres mesures, telles que la réduction de la production de vêtements neufs et l’obligation de recyclage des textiles. Enfin, l’Association France Nature Environnement regrette que cette note ne révèle que l’impact environnemental des produits textiles, et non les conditions sociales de leur fabrication. Or un vêtement vendu sur deux en Europe est fabriqué au Bangladesh, où les droits des travailleurs sont régulièrement bafoués.