À quinze jours de la 45e cérémonie des César qui se déroulera le 28 février, la direction de l’Académie a annoncé sa démission collective. Le CNC servira d’intermédiaire afin d’élaborer une nouvelle gouvernance plus moderne et répondant à des règles plus claires.
Un système vivement critiqué
L’Académie a fait connaître par communiqué de presse la démission collective de ses membres jeudi 13 février : « Pour honorer celles et ceux qui ont fait le cinéma en 2019, pour retrouver la sérénité et faire que la fête du cinéma reste une fête, le Conseil d’Administration de l’Association pour la Promotion du Cinéma a pris la décision à l’unanimité de démissionner ». Cette décision, qui doit permettre un « renouvellement complet » de la direction, survient dans un climat de crise au sein de l’Académie, présidée par le producteur Alain Terzian depuis 2003.
Trois jours auparavant, 400 personnalités du cinéma français — dont Agnès Jaoui, Omar Sy, Jacques Audiard ou encore Bertrand Tavernier —, membres de l’Académie, signaient une tribune dans Le Monde, où ils estimaient n’avoir « aucune voix au chapitre ni dans les fonctionnements de l’Académie ni dans le déroulé de la cérémonie. Ils exigeaient une « réforme en profondeur » d’un système vieillissant, opaque et fondé sur la cooptation. La question de la parité hommes-femmes était également au centre de cette vaste remise en question : le collège de 4000 membres chargés de voter pour attribuer les récompenses compte actuellement 35% de femmes seulement.
Une refonte profonde
Dès le lendemain de la démission de l’Académie, Le Centre National du Cinéma (CNC) a fait savoir qu’une « concertation » était entamée avec « un certain nombre de personnalités qui se sont publiquement exprimées sur l’avenir de cette manifestation » afin d’ « aboutir à une rénovation rapide de la gouvernance des César ». L’objectif de ces échanges entre le CNC et les professionnels du cinéma sera de renouveler les statuts de l’Académie selon les critères suivants : un nombre élargi de membres, des mandats limités dans le temps et une désignation paritaire du conseil d’administration. Enfin, la liste des membres du collège électoral, jusque-là confidentielle, sera publiée une fois par an.