Lundi 28 octobre 2019, la ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne et le secrétaire d’État aux transports, Jean-Baptiste Djebbari ont annoncé le lancement d’un site Internet créé par l’Avere. Destiné à apporter de l’information aux citoyens sur les réalités du véhicule électrique en France, il a pour objectif de contribuer à la dynamisation du secteur.
Le parc de véhicules électriques représente 2 % du parc de véhicules en France, pour un volume de 50 000 unités en 2015, 200 000 unités en 2019 et un objectif de 1 000 000 de véhicules électriques en 2022. La loi Mobilités, en cours de discussion au Parlement, viendra simplifier le cadre réglementaire favorable au développement du véhicule électrique dans l’hexagone. Car le développement du véhicule électrique est ralenti par trois freins majeurs identifiés que sont le prix, l’autonomie des batteries et les modalités de recharge. « Si les questions du prix et de l’autonomie sont aujourd’hui réglées, la question de la recharge est toujours en suspens », déclare Joseph Beretta, président de l’Avere France, l’association pour le développement de la mobilité électrique. En effet, « on compte aujourd’hui 7,2 véhicules 100 % électriques par point de charge », précise Cécile Goubet, secrétaire générale de l’Avere.
Ce site d’informations grand public, développé sous l’impulsion de l’Avere avec la collaboration de 26 partenaires, a pour objectif de délivrer une information fiable sur les véhicules électriques et de mettre en relation les acheteurs potentiels et les professionnels. On y trouve toutes les questions que l’on peut se poser lors d’un projet d’achat de véhicule électrique. Et les différents acteurs, État compris, ne jurent plus que par l’électrique.
Le nouveau paradigme de la mobilité électrique impliquera des relations fortes entre le véhicule et le système énergétique dont il dépend, le réseau électrique en l’occurrence. Loin d’être un facteur d’instabilité, le véhicule électrique permettra, lorsque le volume du parc sera suffisant, de créer du stockage et ainsi d’équilibrer l’ensemble. Selon François Brottes, président de RTE : « nous tablons sur des scénarii intégrants entre 11 et 15 millions de véhicules électriques en France d’ici 2035. Cela représenterait une consommation de 40 TWh supplémentaire, soit 10 % de l’électricité totale consommée dans l’hexagone. »
Une consommation à peu près équivalente à celle du chauffage électrique ou de l’informatique par exemple. L’intérêt du véhicule comme moyen de stockage est dû d’une part aux capacités des batteries, mais également à leur utilisation lors des périodes de creux. Enfin, le véhicule reste en stationnement plus de 90 % du temps, ce qui permet la charge et la décharge aux moments les plus opportuns. Selon François Brottes : « Le véhicule électrique représentera une capacité de stockage équivalente à dix fois la capacité des barrages hydrauliques. » Une composante qui pourrait s’avérer clé pour apporter de la flexibilité au réseau.