Volontaristes sur la question, les acteurs du transport maritime français soutiennent la réduction des vitesses des navires de fret pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Une proposition relayée par Emmanuel Macron et qui pourrait être votée dès 2020.
Volontaristes sur la question, les acteurs du transport maritime français soutiennent la réduction des vitesses des navires de fret pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur. Une proposition relayée par Emmanuel Macron et qui pourrait être votée dès 2020.
Cette proposition, formulée par Emmanuel Macron auprès de l’Organisation maritime internationale commence à essaimer chez les transporteurs. Selon Philippe Louis-Dreyfus président du conseil de surveillance de Louis-Dreyfus armateurs, président de la task force « Économie maritime » du Medef International (TFEM) et à l’origine de cette proposition : « Le secteur maritime est un très gros pollueur, force est de le reconnaître. Même si, rapporté à la tonne transportée, il s’avère le transport le plus respectueux de l’environnement, il faut travailler à des solutions pour réduire son impact environnemental. » Et selon ses observations, cette idée, mal perçue au départ, n’est plus taboue aujourd’hui. En effet, elle pourrait être votée dès 2020 et entrer en vigueur courant 2023 en cas d’avis favorable.
Au total, 50 000 navires transportant des marchandises sont en circulation sur les océans, dont environ un tiers de gaziers, un tiers de vraquiers et le dernier tiers de porte-conteneurs. Ils émettent environ 950 millions de tonnes de CO2 tous les ans, soit environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’Institut supérieur d’économie maritime. Et ces rejets pourraient augmenter de 50 à 250% d’ici 2050 selon les prévisions. Pour prouver l’importance du transport maritime dans les échanges mondiaux, on estime d’ailleurs que 90 % des marchandises mondiales sont acheminées par voie maritime lors de leur transport.
L’objectif de cette mesure est donc de réduire de 40 % les émissions de CO2 par tonne transportée d’ici à 2030 et de 50 % d’ici à 2040. Selon Antoine Person, secrétaire général de la task force « Économie maritime » du TFEM : « Cela impliquera que chaque navire de transport diminue ses émissions de CO2 de 70 %. »
À titre d’exemple, un pétrolier qui abaisse sa vitesse de 12 à 11 nœuds (22,2 à 20,4 km/h) réduit sa consommation de 18 %. Une valeur qui peut atteindre 30 % s’il n’avance qu’à 10 nœuds (18,5 km/h), selon les estimations du ministère de la Transition écologique et solidaire. D’autres axes de travail sont envisagés pour réduire l’empreinte environnementale du transport maritime, comme l’amélioration de la qualité du carburant, les cargos fonctionnant au gaz ou encore le développement des cargos à voile.