Depuis 1750, les scientifiques estiment qu’environ 2 000 milliards de tonnes de CO2 ont été émises par l’activité humaine. Soit environ 100 fois plus que les volcans, pourtant accusés de contribuer fortement aux émissions de CO2.
Une équipe de 500 scientifiques a étudié le cycle du carbone par des processus naturels et par les activités humaines, des émissions à la réabsorption, en passant par son stockage. D’après les mesures du Deep Carbon Observatory (DCO), qui a mené cette étude sur 10 ans, l’ensemble des volcans rejette 0,3 à 0,4 gigatonnes de CO2 chaque année, contre 37 gigatonnes pour l’activité humaine rien qu’en 2018. À titre de comparaison, l’astéroïde responsable de l’extinction des dinosaures a été à l’origine de l’émission d’un surplus de 425 à 1 400 gigatonnes, soit moins que les émissions dues aux activités humaines depuis 1750, qui s’élèvent à 2 000 gigatonnes de CO2.
Mais si la terre subit ces larges dérégulations, elle est aussi connue pour ses capacités d’adaptation. Un fait corroboré par les chercheurs, qui soulignent cependant qu’il faudra s’armer de patience. En effet, le processus peut prendre plusieurs centaines de milliers d’années.
Il faut maintenant s’en remettre à la technologie pour stocker le CO2 rejeté dans l’atmosphère par l’homme. Une entreprise américaine a mis au point un bioréacteur de faible dimension, qui serait plus performant qu’une petite forêt pour séquestrer de grandes quantités de CO2. De la taille et de la forme d’une petite armoire, ce filtre à CO2 fonctionne grâce à des algues vertes. Cette plante aquatique joue d’ailleurs un rôle central de captation du CO2 sur terre, car ce ne sont pas les forêts, mais bien le plancton qui est le principal poumon de la planète.
« Notre bioréacteur à base d’algues absorbe 400 fois plus vite le CO2 que les arbres », affirment ses concepteurs. En fin de vie, les algues constitueront une biomasse réutilisable qui sera transformée en carburants, en huiles, fertilisants ou encore en produits cosmétiques.