Selon une analyse de la banque américaine Morgan Stanley, très présente sur le marché des matières premières, une pénurie de nickel pourrait intervenir dès 2020. Pourtant, les cours du nickel connaissent actuellement une véritable embellie.
Entre une offre mondiale déclinante pour une demande galopante et un cours élevé, il est redevenu rentable de produire du nickel. Ce métal pourtant peu connu, car rarement utilisé pur mais en alliage avec d’autres produits, est essentiel pour la fabrication des objets de notre vie quotidienne. Recyclable à l’infini et offrant une large combinaison de propriétés, le nickel est principalement utilisé pour la fabrication de l’acier inoxydable. Mais on le retrouve dans la composition d’objets de tous les domaines industriels confondus.
Cette pénurie à venir est notamment due à l’arrêt ou la baisse de production de trois mines de nickel en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Guatemala et au Brésil, ainsi qu’à un embargo sur le nickel indonésien. Cette pénurie sera synonyme de hausse des cours, ce qui entrainerait une augmentation des prix de l’acier inoxydable.
Mais c’est un autre dérivé du nickel qui pourrait freiner le développement de l’électromobilité dans le monde : le sulfate de nickel. Cette substance cristalline et scintillante n’est extraite que dans certaines régions du monde. Et cette forme de métal est amenée elle aussi à manquer, du fait de l’augmentation de la demande. Comme c’est le cas pour le lithium, la course à la production de batteries pourrait bien épuiser le stock de matières premières dans un futur proche.
Car s’ils ont un plus faible impact sur l’environnement et notamment sur les émissions de CO2, les véhicules électriques ont besoin des métaux rares pour se développer, comme c’est le cas pour un grand nombre d’innovations liées au stockage d’énergie, à la digitalisation et à la transition énergétique. Une pénurie qui pourrait avantager le développement du véhicule à hydrogène.