Après plus de quarante années de service, la plus ancienne centrale nucléaire française s’arrêtera finalement en juin 2020, deux mois plus tôt que la date initialement prévue. C’est ce qu’a annoncé EDF le 30 septembre, mettant fin à des années de débat sur le sujet.
Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, est la doyenne des centrales françaises encore en service. Sa fermeture définitive interviendra en 2020, avec la coupure du premier réacteur le 22 février 2020 et l’arrêt du second prévue au 30 juin de la même année. Une date légèrement avancée par rapport à la première échéance fixée par l’ancien ministre de la Transition écologique et Solidaire, François de Rugy, qui prévoyait l’arrêt du premier réacteur à mars 2020 et du second pour août de la même année.
Cette décision s’inscrit dans le cadre des politiques publiques visant à réduire la part de nucléaire dans le mix énergétique français. Comme le prévoit la loi Énergie Climat, et avant elle la programmation pluriannuelle de l’énergie, la part du nucléaire dans le mix français devra passer de 75 % aujourd’hui à 50 % en 2035.
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim est la première d’une longue série à venir, puisque 14 des 58 réacteurs en activité aujourd’hui seront progressivement mis à l’arrêt entre aujourd’hui et 2035. Les prochaines échéances sont fixées à 2027-2028 et un total de quatre à six unités seront arrêtés avant 2030. EDF sera indemnisé par l’État à hauteur de 400 millions d’euros pour la fermeture anticipée de la centrale, avec éventuellement des versements ultérieurs si besoin. Une somme qui s’ajoute aux 33 milliards d’euros prévus pour l’adaptation du réseau électrique aux modèles énergétiques futures. Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a déclaré qu’il recevrait le 31 octobre le résultat d’un audit sur la situation de la filière nucléaire. Selon les conclusions de ce rapport, l’État envisage de regrouper les activités nucléaires d’EDF dans un société à 100 % publique et de placer les autres activités du groupe, comme les énergies nouvelles, la gestion du réseau et le service énergétique, dans une structure distincte.