Selon RTE (Réseau de transport d’électricité), gestionnaire du réseau électrique, l’intégration des énergies renouvelables et des véhicules électriques occasionnera des investissements de 33 milliards d’euros sur les quinze prochaines années. Et ces investissements devraient faire augmenter légèrement la facture pour les consommateurs.
Afin de développer et de décarboner le réseau électrique français, RTE déboursera 2 milliards d’euros par an, contre environ 1,3 aujourd’hui. Des investissements nécessaires pour engager la France dans un changement de modèle énergétique. Selon RTE : « du point de vue écologique, le projet d’adaptation du réseau permettra de réduire les émissions de CO2 du système électrique européen de l’ordre de 5 à 10 mégatonnes par an, un montant équivalent des émissions des centrales au charbon françaises », a fait savoir RTE.
Ces investissements représentent un saut moyen d’environ 50 % par rapport à la situation actuelle, et devront notamment permettre de raccorder les éoliennes en mer, d’adapter le réseau à l’évolution du mix énergétique et de renouveler les infrastructures. « Le premier enjeu de ce plan d’investissement, c’est le renouvellement de notre réseau : celui-ci a cinquante ans en moyenne, c’est une longévité importante qui a été favorable au consommateur. Mais on entre aujourd’hui dans un cycle de renouvellement », explique François Brottes.
Ces investissements font revenir au premier plan le débat sur l’augmentation du tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE), qui correspond au tarif d’acheminement de l’électricité. Il représente actuellement environ un tiers de la facture d’électricité des français.
Cette mise à jour du réseau électrique permettra de l’adapter aux dispositions prévues par la loi énergie climat, votée récemment et par la programmation pluriannuelle de l’énergie. Le réseau devra s’adapter à une baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique, pour passer de 72 % aujourd’hui à 50 % en 2035, soit un arrêt de 14 réacteurs sur les 58 en fonctionnement. Il devra également intégrer une plus grande part de sources d’énergie intermittentes, notamment l’éolien ou le photovoltaïque.