Le désir féminin aujourd’hui, ou le désir d’une femme rencontrée hier et présente aujourd’hui
Marie-Hélène Devoisin*
*Psychanalyste
Existe-t-il un désir genré, « féminin » ou « masculin » ? On ne peut aujourd’hui utiliser ce terme de « féminin » sans tenir compte des recherches actuelles sur le genre qui se sont substituées à celles sur les femmes, elles-mêmes origynées de cet événement que fut la naissance du MLF en octobre 1968. Il s’agirait de faire une différence entre un féminin qui est position et construction purement culturelles, et le réel du sexué femelle d’un parlêtre (terme de Lacan) : sous quelles conditions une femme a-t-elle affaire au féminin ? Il sera question ici d’un côté femmes concernant le désir, à propos de ce que m’a inspiré une femme particulière et son désir d’écrivain(e), Chantal Chawaf rencontrée sur L’espace des Éditions Des femmes-Antoinette Fouque. Le désir de cette femme autour de son acte d’écriture ne se situe pas à mon sens du côté du « féminin » (ni d’ailleurs du « masculin ») : il concerne un réel des femmes.
Je m’explique : j’ai été amenée à discerner dès la culture antique (à la suite des recherches initiées par le mouvement des femmes) dans le féminin une sorte de travesti, sans lien avec des femmes réelles. Comme le remarque l’helléniste D. Halperin[1] citant Virginia Woolf : à Athènes, les femmes réelles sont confinées telles des bêtes de somme au gynécée, et elles sont omniprésentes sur la scène culturelle, masques féminins joués par des hommes et portant leur discours à eux. De ce travesti, nous avons hérité. Il est représenté aujourd’hui par la figure de La Femme inventée au XIXe siècle, mais déjà présente avec la domina, maîtresse de la maison latine, et chez son héritière étymologique, la Dame de l’amour courtois, épouse du seigneur, incarnant la valeur poétique ou trope circulant entre le maître du domaine et son troubadour. L’énonciation de Lacan : « La Femme n’existe pas », à partir des années 72-73, est issue du combat du MLF[2] contre ce travesti qu’est l’éternel féminin, masquant l’absence d’une inscription du femelle dans la culture. Or Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF, était en analyse avec Lacan depuis la fin des années 60. De ce point de vue, il s’agit ici d’explorer quelle a été la fonction du féminin, et pourquoi des femmes réelles (les parlêtres femelles) y ont été, et y sont encore assigné(e)s.
Il m’a paru nécessaire de distinguer dans la cité antique deux espaces, deux modes de subjectivation par l’érotique, ou encore deux types d’érotiques différentes, qui ont selon moi déterminé les modalités de l’éros aujourd’hui.
Il y avait un domaine d’Éros réservé aux êtres libres de naissance, toujours sexués mâles. C’est là que s’est constitué le logos (au sens de Vernant, culture, mythos y compris) ; espaces ouverts aux citoyens, lieux politiques-éducatifs-festifs (dont le banquet). Éros est éducateur[3] de ce côté, et y assure la transmission du logos, notamment par la pratique d’exercices spirituels[4] entre aînés et cadets, liés par une hom(m)oérotique. C’est là qu’une subjectivation libre s’est opérée côté mâle[5].
Prise dans un espace clos hors fabrique et inscription de la culture, chaque femme dans la cité est assignée à un rôle féminin d’auxiliaire de la subjectivation de l’homme « sujet sexuel ». L’épouse, la compagne dans le domaine privé, mais aussi toute figure du féminin, la courtisane ou hétaïre, qui accompagne les jeux érotico-culturels des hommes sur les espaces ouverts, est dans une érotique que je dis serve ou non-libre, dans la mesure où elle seconde la subjectivation accomplie côté hommes – chacun d’eux toujours tuteur d’une femme (kurios est synonyme d’époux).
Le désir aujourd’hui comme hier est désir d’inscription des corps par et dans une culture
Ce qu’on nomme « désir » chez l’humain n’a pas pour horizon la seule visée copulatoire, mais la poétique qui inscrit l’érotique et les corps sexués. Il y a une visée « spirituelle[6] » du désir chez le parlêtre, et dans ce sens l’acte d’écriture est alors isomorphe à l’acte d’amour, il a une « fonction pragmatique » (termes de l’helléniste C. Calame). Or le désir côté femmes a été dès la Grèce antique assigné – domestiqué – à la fonction du service de l’inscription du corps viril (andreia en grec), dans une direction, orientation phallique. L’éros phallique est seul inscripteur d’une poétique et fabrique une culture andro-centrée ; l’acte d’écriture procède d’un désir mâle dès l’antiquité occidentale. Si bien que le désir comme désir d’inscription fait de cet acte un lien, discours entre hommes ; « l’écrire » est discours de l’érogène mâle, adressé à lui, pour lui, acte hom(m)o en quelque sorte. Pour ce faire, les parlêtres femelles ont été à mon sens cantonnés à une visée copulatoire de leur éros, supposé jouissance purement charnelle : parlêtres privés, au-delà de castrés, d’un horizon spirituel de leur désir. Telle serait la fonction du féminin, dans lequel le logos ou culture a enfermé les femmes : leur faire oublier le désir et le souci d’une inscription de leurs corps érogènes. Là où un garçon libre[7] est invité à jouer un rôle féminin transitoirement, en œuvrant comme éromène (aimé) avec son éraste (amant) à sa propre subjectivation, pour les femmes le féminin est fixé de façon définitive ; ni éromènes ni érastes, elles sont immobilisées dans une fonction d’auxiliaire de la subjectivation virile. L’érogène des femmes n’était (n’est) admis dans la cité que dans ce je(u) du féminin au service de l’éros mâle, dans une subjectivation qui ne permet pas de leur côté la symbolisation d’un réel de leur sexué, ni une transmission entre elles, de l’aînée à la cadette, d’un érogène spécifique du femelle, dont leur libido creandi (termes d’A. Fouque) : elles sont maintenues dans un éros non pensé par elles. Dans des modalités différentes – le féminisme, présent déjà à Rome, n’y a rien changé car il est lutte pour la reconnaissance de l’importance du rôle féminin dans la civilisation andro-centrée – l’affaire s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui.
Côté femmes privées de symbolisation est supposé un désir-besoin fonctionnel
Le désir « féminin » en Grèce antique, entendu ici côté sexué femelle, était, selon D. Halperin[8] – chez lui, en américain, le « féminin » qui concerne le réel des femmes, se dit female – « fonctionnel » car entièrement déterminé par le besoin « d’une régulière irrigation par le phallus[9] » – besoin dicté aussi par l’exigence de procréation portée par cet animal baladeur qu’était l’utérus. Ici, au-delà du besoin, le mot phallus implique le désir – puisque le phallus est organe élevé à la dignité de signifiant[10] du désir dans une culture andro-phallo- centrée – mais c’est un désir mis au service de l’inscription du réel des corps érogènes mâles. De ce fait, le désir ne décolle pas du besoin, côté femmes : car pour exister dans la cité, elles doivent (elles ont besoin de) se faire serves, se montrer zélés serviteurs de la jouissance phallique. Il y a eu invention en Occident d’un désir-besoin female nommé féminin, vectorisé, conditionné par les impératifs du « signifiant-maître » qu’est le phallus inscrivant le mâle.
Cette dévaluation du désir female a fait des femmes, dès l’antiquité, les productrices pro-les-taire(s) stricto sensu du vivant-parlant (terme d’A. Fouque), de l’humain. Elles transmettent à l’enfant ce qui fait la chair vivante du logos, lalangue sans quoi celui-ci n’existerait pas, elles fabriquent ce vivant-parlant, mais seuls les fils auront pouvoir d’en tresser la symbolisation avec leurs corps mâles. « L’enfante-femme[11] » sera privée de l’acte d’inscription d’une langue qui soit articulée à son sexué femelle.
Les parlêtres sexués femelles sont dits continent noir car inconnus, hétéros au logos
Au XXe siècle, la psychanalyse « lit » et prescrit cette antique dépendance du parlêtre femelle à l’inscription de l’andro-phallo-centré : Freud partage ce point de vue de l’amour grec, c’est ce que dit l’hypothèse du pénis-neid régulant le désir féminin. Il se plaint aussi d’une absence de spiritualité de ce côté là du sexué[12]. Selon Lacan à l’écoute d’A. Fouque, Freud aurait laissé de côté la question « que veut la femme ? » was will das Weib[13] – à traduire plutôt par : que veut l’humain sexué femelle, ou le parlêtre femelle (la femme sociale, c’est die Frau). Freud n’aurait pas été au-delà de cette lecture du désir côté femmes vu comme fonctionnel, plongé dans le noir d’« une nuit spirituelle[14] » tel que l’ont voulu les Grecs. Ce champ est continent noir, disait Freud en 1926, dans l’article intitulé « L’analyse profane » (citant le livre Dark continent de l’explorateur Stanley). Lacan précise que c’est en avançant qu’il n’y a de libido que masculine que Freud a ignoré le champ de « tous les êtres qui assument le statut de la femme[15] ».
Mais Freud pouvait-il faire autrement ? En évoquant le continent noir ou la prétendue énigme du désir féminin, il semble qu’il ait buté sur cet antique dispositif de sexualité[16], qui, par le moyen de la forclusion juridique de citoyenneté, a consisté à exclure les parlêtres femelles des espaces où l’acte d’inscription dans la culture d’une poétique articulée à leurs corps aurait été possible : elles ont du même geste été forcloses de cet acte d’inscription et d’une transmission de l’une à l’autre de leur érogène femelle – Sappho[17] est restée lettre morte côté femmes. D’où mon hypothèse de la forclusion, originelle et structurelle dans la culture occidentale, de l’inscription d’un signifiant du parlêtre femelle; c’est le misein gûnè, la misogynie du logos.
Par ce dispositif, les corps érogènes des femmes ont été soumis à une excision symbolique
L’érogène femelle a été inscrit par la polis antique dans une radicale séparation gunê/nymphê, l’une ignorant l’autre – gunê étant le parlêtre femelle tel qu’intégré à la cité, l’épouse, femme mature ou ayant accouché (Pénélope) mais elle peut aussi être vierge[18] (telle la déesse du foyer, Hestia, ou la Pythie), vierge du logos en fait ; et nymphê ayant le sens de jeune femme en état amoureux – dans le mythe on voit la nymphe courant prairies et forêts, souvent harcelée, poursuivie, objet de rapt, viol, sacrifice et/ou métamorphosée en animal ensauvagé (telles Perséphone, Io, Iphigénie), et aussi le sens de clitoris, ou lèvres. Le mot nymphê renvoie au réel du femelle non civilisé, non admis dans la cité. Il y a ainsi excision, coupure dans l’érogène côté femmes qui a été lue par Freud comme la nécessaire dissociation érotique vagin/ clitoris : avec prescription de l’oubli de ce dernier sous la forme du transfert sur le vagin de son érogénéité trop indépendante, pour le seul acte sexuel avec l’homme[19]. Ainsi l’érogène femelle a été voulu radicalement dissocié de son versant matriciel (terme d’A. Fouque), lequel est colonisé par le logos andro-centré : le matriciel-utérin inscrit en maternel vierge du logos.
Lorsque Lacan en 1973 remarque, guidé par son écoute d’Antoinette Fouque, que l’érotique et sa poétique, le faire l’amour, « l’acte d’amour est la perversion polymorphe du mâle (…) chez l’être parlant[20] », il dit que cet acte s’énonce, s’inscrit dans la culture côté mâle, et il lit le dispositif de forclusion du parlêtre femelle. Dans l’inconscient, ajoute-t-il, une femme n’existe que quoad matrem : de là « où la voit l’homme, rien que de là », soit de là où elle est toute ; il n’y a que de là qu’elle peut avoir un inconscient et « et à quoi ça lui sert ?… à faire parler l’être parlant, ici réduit à l’homme » – il prend acte ici qu’une mère se met au service de son enfant mâle (et que le véritable amour, comme le dit Freud dans Malaise dans la civilisation, serait le lien mère/fils). L’érogène femelle est inscrit en maternel vierge et la fille exclue de la parole comme de l’amour : « Il n’y a de femme qu’exclue de la nature des choses qui est la nature des mots[21]… ». De là l’hypothèse qu’une femme n’est pas toute dans la fonction phallique; il faut bien qu’il y ait une jouissance hors phallique, hors inscription du sexué mâle, sinon c’est invivable. Ce qui pourrait se formuler ainsi : les femmes sont en partie hétéros au logos, là où les hommes y sont voulus homologues (homos au logos) ; là où l’érotique phallo-centrée se dit, s’écrit ho(m)mo[22]. Et La femme n’existe pas… dans le logos, dans la mesure où il y a forclusion d’un signifiant du parlêtre femelle.
À partir de là, Lacan a fait l’hypothèse qu’il y aurait « par rapport à ce que désigne de jouissance la fonction phallique, une jouissance supplémentaire … au delà du phallus… pourquoi ne pas en faire le titre d’un livre ? » dans la collection Galilée, précise-t-il ce 20 février 73 ; et c’est à des femmes qu’il revient de l’écrire, « ça donnerait une autre consistance au MLF ». Ne s’agit-il pas plutôt ici du désir d’inscription d’un autre corps, qui serait exploration d’un cosmos inconnu ? À mon sens, quelque chose a été énoncé ici par Lacan de ce qu’il a entendu de cette femme cofondatrice du MLF : un désir avec l’horizon spirituel d’une inscription autre. Désir qui a permis à Antoinette Fouque de fonder les éditions Des femmes en 1973.
Mais ce livre, en quelle langue l’écrire ? Est-ce que l’hypothèse d’une jouissance féminine supplémentaire, faite en même temps que l’invitation à en écrire quelque chose, n’est pas une « injonction paradoxale », un déni : une façon de faire taire quelque chose concernant l’impossible de cet écrit là autrement qu’en langue phallo-centrée ? Car la jouissance en plus est ineffable, hors corps et peut s’éprouver, s’écrire côté hommes « moi y compris », disait Lacan : ainsi la poétique du mysticisme, l’esthétique baroque. En rien l’écrit de l’autre jouissance n’inscrit un autre corps.
Rencontrée sur l’espace Des femmes-Antoinette Fouque, une femme écrit, énonçant le vivant, inscrivant le femelle-matriciel, ailleurs et dans une langue inouïe.
Écrivant dans une spiritualité exempte de mystique, ancrée dans le réel de la chair et du corps sexué, se déplaçant les pieds sur terre et même parfois dans la glaise, Chantal Chawaf œuvre selon moi à l’inscription d’une érotique côté parlêtre femelle, « au-delà du phallus ».
Refuser l’excision, restituer l’indissociable de l’érogène du femelle et du matriciel est ce qu’a voulu, exploré le MLF d’Antoinette Fouque. Ces femmes ont su accueillir la poétique de Chantal Chawaf, libre, située ailleurs de toute position féminine, non serve de l’inscription d’un éros phallo-centré. Le souci de Chantal Chawaf est souci de soi au sens foucaldien, soit souci d’une transmission à l’aimé(e), à son lecteur/lectrice d’une poétique articulée au corps érogène sexué femelle. Son souci est de dire, énoncer, épeler, inscrire dans un même mouvement quelque chose de cette puissance de gestation du vivant porté par l’éros du femelle-matriciel forclos depuis la nuit des temps ; à elle transmis comme en un éclair, une illumination, dans un arrachement au ventre maternel au cours d’une nuit de guerre et de mort.
Dans ce sens, son écriture n’a rien à voir avec l’expression classique du « féminin », version La Femme ; comme on la trouve par exemple chez Marguerite Duras – subsumée dans Le ravissement de Lol V Stein, ou différemment chez la féministe Simone De Beauvoir, dans L’invitée ou ses Lettres à Nelson Algren. Située ailleurs, l’écriture de Chantal Chawaf est inscription du vivant-palpitant- naissant- vulvaire- utérin, et d’une puissance de création propre à l’érogène femelle. Or le vivant est actuellement fort en danger dans notre monde gynocidaire et génocidaire, de mort subjective et écologique, de nuit spirituelle. En lutte contre la chose immonde, cette écriture de femme dit une érotique de la vie : par-delà le meurtre et la guerre, elle éclaire et ouvre un ailleurs, fait surgir un espace de respiration, pour ceux (nous), les hommes souffrant emprisonnés – étranglés/mutilés/étouffés dans l’absence du femelle/matriciel – et celles (nous), les femmes enfermées/immobilisées dans un éros et une langue serve du phallo- centrisme : enfin libéré(e)s en la lisant.
Marie-Hélène Devoisin*
*Psychanalyste
[1] D.M. Halperin Cent ans d’homosexualité et autres essais sur l’amour grec, 1990, traduit par Isabelle Châtelet, Paris, Épel, coll. « Les grands classiques de l’érotologie moderne », 2000.
[2] Voir Génération MLF 1968-2008, Éditions Des femmes-Antoinette Fouque, 2008 (p. 58) et art. Quid pro quo juin 2010, éd. Epel, (M-H Devoisin, p. 17 ) à propos du livre, citant : « LA femme est une des inventions du patriarcat pour écraser les femmes ».
[3] C. Calame, L’Éros dans la Grèce antique, Paris, Belin, coll. « L’Antiquité au présent », 1996.
[4] Notamment l’exercice du dire vrai, franc parler (parrêsia), voir à ce sujet P. Hadot, M. Foucault (cours au collège de France à partir de 1980-81)
[5] Voir à ce propos les cours au collège de France à partir des années 80 de Michel Foucault, notamment Subjectivité et Vérité, 1980-1981, éd. EHESS/ Gallimard-Seuil ; et Jean Allouch, L’Autresexe, Epel 2015, chap. II, « Il nya pas de rapport hétérosexuel : Lacan », et chap.III « La scène sexuelle est à un seul personnage : Foucault »
[6] Au sens des « exercices spirituels » pratiqués en Grèce antique, voir ci-dessus.
[7] Voir en ce sens M. Foucault, Histoire de la sexualité II, L’Usage des plaisirs, « Érotique », Gallimard 1984
[8] Voir « Cent ans … », opus cité, notamment chap. VI, « Pourquoi Diotime est-elle une femme ? »
[9] In « Cent ans… », pp. 193, 57…
[10] J. Lacan, L’Étourdit, (1972, paru en 73 dans Scilicet) Autres Écrits, Seuil 2001, notamment pp. 456-57.
[11] A. Fouque citant Rimbaud dans Génération MLF… opus cité (dans Témoignages, Antoinette Fouque).
[12] Voir Observations sur l’amour de transfert (1915) in Technique psychanalytique (Puf) et article de E. Falzeder 1997 (Revue Française de Psy.), à propos de Mme Hirschfeld, et de ces patientes qui « ne sont accessibles qu’à la logique de la soupe et aux arguments des quenelles ».
[13] J. Lacan, Le Séminaire, livre XX : Encore, Paris Seuil 1975, texte établi par J.A. Miller, séance du 13 mars 1973.
[14] Lydie Dattas, in « La nuit spirituelle », (Gallimard nrf 2013) avance qu’une femme est plongée « dans une misère spirituelle » et dans la « nuit de (s)on sexe » par la culture…
[15] Encore,13 mars 73, p. 75
[16] Terme emprunté à M. Foucault, in Histoire de la sexualité I, la volonté de savoir, Gallimard Tel 1976.
[17] La poétique de Sappho, forclose côté femmes, s’est transmise côté hommes : d’Ovide, de Bernard de Ventadour, à Racine (voir le fragment 31 traduit dans la grande tirade de Phèdre) et Proust…
[18] Voir G. Sissa, Le corps virginal, préface de N. Loraux, Vrin Paris 1987
[19] Voir par ex. Les Trois Essais sur la théorie de la sexualité, où le mot « transfert » est utilisé, ou aussi La disparition du complexe d’Œdipe ( où le vagin est installé comme logis du pénis en fin de parcours). Voir à ce sujet l’article de la revue Spy 2014 (Epel) intitulé « Lettre à David Halperin ».
[20] Encore, opus cité, séances du 20 février 1973, et du 10 avril 73, pp. 68 et 90.
[21] Lacan, idem, séance du 20 février 73
[22] Lacan en prend acte lorsque dans L’Étourdit il écrit : « est hétérosexuel ce qui aime les femmes, quelque soit son sexe » (p. 467, op. cité).