La maladie de Parkinson est une affection chronique caractérisée par une évolution lente et progressive, avec un début insidieux. Les symptômes ne se manifestent qu’une fois que 50 à 70 % des neurones produisant de la dopamine ont été détruits et que le cerveau n’est plus en mesure de compenser. Cette phase asymptomatique peut durer plusieurs années.
Repousser l’évolution de la maladie neurodégénérative
Dans le cas de la maladie de Parkinson, le ropinirole est un médicament efficace qui compense le déficit en dopamine, une caractéristique de la maladie, et améliore notamment la capacité de marche. Les scientifiques se sont intéressés à ce traitement déjà approuvé pour d’autres maladies neurodégénératives telles que la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les résultats préliminaires d’un essai clinique, publiés dans la revue Cell Stem, indiquent que le ropinirole présente des promesses dans le traitement de la SLA en retardant son évolution de manière significative, en moyenne de 27,9 semaines. Selon le coauteur Satoru Morimoto, neurologue à l’école de médecine de l’université Keio à Tokyo, « Nous avons constaté que le ropinirole est sûr et bien toléré par les patients atteints de SLA, et qu’il montre un potentiel thérapeutique pour les aider à maintenir leurs activités quotidiennes et leur force musculaire ».
L’équipe de recherche a recruté 20 patients japonais atteints de SLA sporadique (aucun des patients ne présentait de gènes prédisposant à la maladie). Pendant les 24 premières semaines de l’essai, ces participants ont reçu soit du ropinirole, soit un placebo, sans connaître le traitement qu’ils recevaient. Bien que certains patients aient dû interrompre leur participation en raison de la pandémie de Covid-19, les autres ont tous été traités avec le médicament par la suite.
Avantages observés
Les patients traités au ropinirole ont montré une diminution moins rapide de leur mobilité, de leur force musculaire et de leur fonction pulmonaire par rapport à ceux qui ont reçu un placebo lors de la première phase de l’essai. Afin d’obtenir des résultats plus efficaces, il est recommandé d’administrer le traitement sur une période plus longue.
Les chercheurs ont également étudié les marqueurs moléculaires de la maladie pour mieux comprendre les mécanismes à l’origine des effets du ropinirole. À partir d’échantillons sanguins des patients, ils ont généré des cellules souches pluripotentes induites qu’ils ont ensuite cultivées en laboratoire pour les différencier en motoneurones. Les résultats ont révélé que les motoneurones des patients atteints de SLA présentaient des différences structurelles et d’expression génétique par rapport aux motoneurones sains, mais que l’administration de ropinirole réduisait ces différences.
De nouvelles recherches sont nécessaires
« Nous avons observé une corrélation frappante entre la réponse clinique d’un patient et la réponse de ses motoneurones en laboratoire », explique le neurologue. Les patients dont les motoneurones ont montré une réponse robuste au ropinirole in vitro ont présenté une progression plus lente de la maladie avec le traitement, tandis que ceux dont la réponse était moins optimale ont connu une progression plus rapide malgré le même traitement.
Les raisons exactes pour lesquelles certains patients réagissent mieux au ropinirole que d’autres ne sont pas encore connues, mais les chercheurs émettent l’hypothèse de différences génétiques qui pourraient être révélées dans de futures études.