Leurs noms ne nous sont désormais plus inconnus. Il s’agit des virus exotiques. Ces derniers, de plus en plus présents dans le pays et même sur tout le continent européen, sont amenés par les animaux, les insectes, et surtout le moustique tigre, qui prolifèrent avec les activités de l’homme, le commerce international, l’urbanisation galopante et évidemment le bouleversement actuel du climat. Ainsi, les cas autochtones (quand un individu a contracté la maladie sur le territoire national et ne s’est pas rendu en zone contaminée) connaissent une forte hausse. C’est pourquoi les réseaux de surveillance redoublent de vigilance et surveillent la progression de ce genre de maladies en France et en Europe.
Le moustique, le tueur le plus nocif du monde
Le paludisme, une des causes de décès les plus importantes à l’international, est une maladie concernant plus de 200 millions d’habitants de la planète. Cette dernière est transmise aux personnes par la piqûre d’un moustique anophèle femelle infectieux. Il faut dire que le moustique est la cause majeure de bon nombre de ces virus exotiques. Parmi eux, on peut citer les plus connus : Usutu, Zika, chikungunya ou dengue. Vous avez sans aucun doute déjà entendu parler, durant ces dernières années, de ces maladies ayant des consonances exotiques.
Il faut dire qu’il s’agit des causes de maladies qui ne demeurent alors que dans des zones éloignées. Or, ces virus s’exportent de ces territoires où ils étaient endémiques. Aucun pays ne peut dire qu’il est actuellement à l’abri face à virus exotiques. Même chose pour les régions d’Outre-mer. Par exemple, les virus de la dengue ou le virus Usutu se sont récemment implantés tout le long des côtes de la mer Méditerranée, dont les eaux sont d’ailleurs de plus en plus chaudes.
Des maladies allant de l’animal à l’humain
Beaucoup de maladies infectieuses émergentes sont données à l’Homme via un animal « vecteur ». La plupart du temps, il s’agit d’un arthropode suceur de sang comme ceux qui suivent : moustiques, moucherons culicoides, phlébotomes et tiques.
Si la maladie est engendrée par un virus, on dit qu’il s’agit d’un arbovirus. Le virus ayant un rôle dans cette dernière est caractérisé d’arbovirus. Depuis plus de sept ans, l’OMS définit annuellement un listing des maladies prioritaires. Ayant connu une actualisation l’année dernière, cette liste intègre seulement des maladies virales. Sur les neuf exposées figurent trois arboviroses. Les voici : maladie à virus Zika, fièvre hémorragique de Crimée-Congo et celle de la vallée du Rift.
Prenez aussi en compte que la majorité des arboviroses sont ce qu’on appelle des zoonoses. Cela signifie qu’elles sont l’œuvre, au départ, d’animaux domestiques ou sauvages touchés par l’agent de la maladie. Les propagateurs majeurs des arboviroses sont les moustiques, en essentiellement le moustique tigre. D’ailleurs, on peut dire que ce dernier prend ses aises chez nous. Désormais, il y est même comme chez lui. Problème : il contribue à la prolifération de différents virus « exotiques ».
Lorsque qu’il n’y a pas d’antiviral performant ou de vaccin, comme pour le chikungunya ou le Zika, ou quand le vaccin dévoile des limites (comme pour la dengue, contre laquelle l’unique vaccin actuellement utilisé possède le point faible d’optimiser le danger d’hospitalisation et de survenue de dengue grave chez les individus non antérieurement touchés par le virus de la dengue), l’unique option à choisir est l’anticipation du débarquement de ces pathogènes sur les territoires français et européen.
Mise en place de réseaux adaptés et réactifs
Il est nécessaire que des réseaux adéquats de surveillance et d’étude de ces maladies, au plus près du terrain, soient mis en place. Leur but est d’analyser les échanges entre les animaux, les êtres humains et leurs différents environnements, selon une philosophie du groupe One Health. Ce mouvement, apparu il y a plus de 20 ans, met en avant une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale aux niveaux local, national et international. Son but est que nous ayons les moyens de faire face aux maladies émergentes à danger pandémique.
Depuis la terrible pandémie de Coronavirus, les réseaux de surveillance des maladies virales nationales et internationales se sont multipliés ces dernières années. Or, leurs capacités demeurent encore insuffisantes dans le but de finaliser un suivi pertinent de la circulation des virus à danger, pas uniquement dans les zones endémiques, mais aussi dans les nouveaux territoires touchés (principalement le continent européen).
L’apparition, et ensuite la prolifération rapide, il y a deux ans, du Covid-19, a eu un effet certain sur notre santé, nos comportements et nos existences. Ce contexte inédit a eu le mérite de nous faire prendre conscience de l’existence de ces « nouveaux » virus et du fait qu’il est nécessaire de les suivre, les analyser et les surveiller.
Outre ces virus « inédits », il est également primordial se pencher sur les virus « négligés » puisque causant des maladies agissant encore loin des chez nous. Mais pour combien de temps ? La récente prolifération hors d’Afrique, et essentiellement sur le continent européen, du Monkeypox, le virus engendrant la variole du singe en est un parfait exemple.