Jumeaux numériques (création d’un modèle virtuel), plateformes de services, IA ou encore essais cliniques simulés : l’ère de la santé numérique est arrivée. Récemment, près de soixante millions d’euros ont été déboursés par rapport au Programme et équipement prioritaire de recherche, spécifique au domaine de la santé numérique, mené par l’Inserm et l’Institut national de recherche en informatique et en automatique. Cet investissement a pour but d’optimiser le leadership français, essentiellement dans les secteurs cardiovasculaire et neurologique via l’IA.
Les patients et les praticiens doivent adhérer au programme
Le plan intègre quatre parties. Tout d’abord, il y a des programmes méthodologiques, qui ont pour finalité d’optimiser la surveillance et la gestion des données hétérogènes. Puis, deux programmes applicatifs sont aussi présents – l’un concernant tout ce qui est cardiovasculaire et l’autre portant sur la neurologie. La communauté scientifique nationale a apporté sa contribution dans le but de procéder à l’identification d’axes de recherche définis, afin de formaliser des projets dont le financement se fait durant trois ou quatre ans, des appels d’offres ou encore des manifestations d’intérêt.
Une chose est sûre : ce plan déborde d’ambition. Il est essentiel et même nécessaire d’avoir l’adhésion des patients et des praticiens par rapport à la recherche dans le domaine de la santé numérique, qui engendre essentiellement l’exploitation d’informations personnelles de santé, qui sont des renseignements sensibles.
Parallèlement, il faut aussi informer les contributeurs de la finalité des recherches, des techniques d’exploitation des données utilisées et de ce qui va advenir de ces informations. L’objectif est de proposer des garanties par rapport à la sécurisation des flux d’informations, l’intégrité de ces dernières et la traçabilité des actions effectuées en se mettant en conformité (et cela de façon rigoureuse) à la loi et la réglementation concernées.
La santé numérique profite de l’engouement pour les technologies numériques et d’une accumulation conséquente d’informations récoltées par les praticiens via tout ce qui suit : système national des données de santé, objets connectés ou encore plateformes sociales.
Des échelles spatiales et temporelles à découvrir
Peu importe la technologie concernée (que cette dernière soit de type biologique, fondamentale ou biomédicale), il y a une large palette de solutions pouvant capturer de la donnée numérique et les banques de données peuvent être utilisées (et cela concerne la totalité des échelles). En effet, cela est possible de la plus petite échelle (ADN, cellule etc.) à la plus haute qui concerne les populations et leur suivi. Néanmoins, le but est la prise en compte d’échelles diverses et variées, cela allant d’une poignée de millisecondes, pour une dépolarisation d’un neurone excité ou des battements cardiaques, au suivi d’individus malades ou en bonne santé sur dix, vingt ou trente ans.
Des solutions technologiques sont à concevoir
Qui pourra observer ces différentes échelles de façon simultanée, et avec la vitesse et la cadence dont profitent les solutions d’échographie modernes ? La finalité est d’obtenir la meilleure appréhension possible par rapport aux évolutions physiques, physiologiques ou comportementales, avec le fil conducteur du diagnostic et de la prévention.
Si on doit effectuer une comparaison avec un autre domaine, la finalité de ce plan est d’effectuer la transition de la période de la météorologie, locale, à celle de la climatologie, globale.
La solution se matérialise sans aucun doute le mélange de solutions d’IA, qui offrent la possibilité de concevoir des modèles de connaissances multi-échelles. Évidemment, les techniques d’apprentissage de l’intelligence artificielle seront aussi de la partie avec le machine learning et le deep learning. Le premier nommé permet de trouver les signes cliniques d’une maladie tandis que l’autre permet de travailler de dénicher des relations de cause à effet inconnues jusqu’alors.