Les experts sont formels : il y a un réel danger que de futures pandémies surviennent. Des experts de l’établissement IRD (Institut de recherche pour le développement) ont analysé le danger de survenue de maladies zoonotiques en tenant compte de la géographie des paysages et de la densité de la population.
Un lien entre destruction des paysages et crises sanitaires
De nombreux rapports dévoilent que l’apparition et l’expansion de maladies infectieuses zoonotiques est en lien avec le bouleversement des paysages causés par l’être humain. Des changements brutaux des zones (déforestation, agriculture ou encore expansion liée aux pratiques agricoles) peuvent détériorer l’étendue spatiale de départ des hôtes et des réservoirs de pathogènes.
Dans un rapport apparu récemment, il a été dévoilé qu’en intégrant les aspects écologiques, climatiques et paysagers (avec les bouleversements engendrés par l’être humain), il est possible de dénicher ces éventuelles zones à risque et de faire des prédictions sur les futurs points chauds d’émergence. Il faut prendre en compte que ce genre de méthodes pourraient être utiles en tant que référence à des mécanismes de surveillance et d’alerte précoce.
Il a été constaté que près de 69 % des points chauds d’émergence dénichés à l’international dépendent non seulement de ces aspects climatiques (température et pluie) mais également d’aspects humains comme par exemple la hausse de la population sur un paysage modifié.
Les restaurants et autres marchés de viande de brousse « saveur sauvage » sont la plupart du temps implantés dans des villes grandement peuplées, où la demande en protéines exotiques est conséquente et où les survenues de maladies ont plus de chances d’être comptées.
L’effet de la densité de population demeure essentiel dans la prolifération des épidémies. Elle est par conséquent un aspect primordial qu’il faut étudier.
Les conséquences du bouleversement du climat
Des renseignements récents dévoilent que la hausse de la température et les précipitations saisonnières imprévues causées par le bouleversement du climat ont aussi une conséquence indirecte sur la survenue des maladies via d’éventuels changements écologiques de leur réservoir, la dégradation de la biodiversité et la migration des petits mammifères hôtes.
La température minimale est l’aspect restreignant pour l’expansion des parasites et la distribution des vecteurs dans la diffusion du paludisme, mais également pour d’autres épidémies telles que la maladie virale qu’est la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et la maladie à virus Zika. Cette relation spatiale directe aux températures minimales demeure plus qu’alarmante … Effectivement, avec le réchauffement actuel, la hausse des températures minimales nocturnes engendre un allongement des saisons sans gel dans la majorité des zones de moyenne et haute latitude.
Comment prévenir les crises sanitaires ? Quelles solutions existent ?
Les chauves-souris sont connues pour être une source inépuisable de virus dangereux. Les rapides bouleversements de leurs lieux d’habitats engendrent la famine des chauves-souris. Par conséquent, les seuls mammifères doués du vol actif vont effectuer une migration en direction des arbres fruitiers, se situant en majorité non loin des résidences humaines, engendrant leur contamination et par conséquent une exposition prolongée à l’agent pathogène.
Les options pour contrer le phénomène pourraient demeurer dans la prise de mesures dissuasives rigoureuses et pertinentes par rapport à l’exploitation forestière et de la déforestation amenant la fragmentation du paysage. Ces dernières permettent de dissuader les chasseurs en limitant/interdisant l’accès aux forêts tropicales et en encadrant la vente de la viande de brousse.
En outre, un engagement international afin de restreindre la monoculture extensive et le pâturage du bétail demeure primordial. L’interrogation de la démographie humaine mondiale et sa répartition spatiale se révèle être l’aspect essentiel de la totalité des crises environnementales, climatiques et sanitaires actuelles et futures. Il est nécessaire que chaque acteur du milieu de la santé publique doivent revoir leur philosophie de sécurité sanitaire : il n’y a pas seulement les maladies infectieuses qu’il faut prendre en compte !