Les Gafa n’ont pas fait semblant à VivaTech. Entre les échanges sur l’environnement ou l’avenir technologique, les mastodontes américains se sont servi du Salon, s’étant tenu dans la capitale française, afin de viser les deux textes signés de Bruxelles dans le but de réguler la totalité des plateformes du genre « systémiques ». Il s’agit du Digital Services Act ainsi que du Digital Markets Act, sur le pouvoir économique des Géants du Web, et essentiellement le contrôle de leurs achats.
Le patron d’Apple pointe du doigt le DSA
Tom Cook, le chef du géant Apple, a donné la première charge durant une visioconférence. Pour le dirigeant de la marque à la pomme, plusieurs aspects du DSA sont positifs. Néanmoins, pour ce qui est du DMA, il déclare que ce dernier risque de faire beaucoup de mal à la sécurité des iPhone. Ainsi, la société souhaite dénicher la bonne solution. Le patron de Apple déclare que le DMA va faire beaucoup souffrir la sécurité ainsi que la protection des informations.
Il y a un réel enjeu stratégique par rapport à ce DMA. Le géant Apple a peur que le DMA ne l’oblige à intégrer différents magasins d’applications dans ses iPhone, en plus du classique App Store. Néanmoins, Apple désire conserver le contrôle. Il n’y a qu’un unique App Store et la totalité des applications sont étudiées avant de débarquer dessus. Cela offre la possibilité de ne pas avoir de logiciels dangereux. À titre de comparaison, sachez qu’il y a 47 fois plus de virus sur Android [qui est le système d’exploitation de Google] que sur l’écosystème, iOS.
Quel est le plan de Bruxelles par rapport aux Gafa ?
L’enjeu est stratégique pour les Géants du Web. Le débat politique sur le nouveau cadre réglementaire, qui vise à instaurer une régulation ex-ante, a déjà débuté à Bruxelles. Certains pays, tels que la France, les Pays-Bas et l’Allemagne, cherchent même à l’optimiser. Le DSA et DMA étant des règlements et non des directives, ils entreront en application à la suite du vote au Parlement européen, sans transposition dans le droit national. D’ici là, les Géants du Web souhaitent peser de tout leur poids.
Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, n’a pas abordé ces sujets sensibles. Il a donné cette mission à son directeur des affaires publiques, nommé Nick Clegg. Il faut savoir que les contenus haineux ne représentent que 0,05 % des contenus sur le portail. Néanmoins, Nick Clegg a affirmé que le groupe désirait voir ce chiffre tomber à 0 %. Or, il a aussi déclaré que leur prédominance n’est pas autant grande qu’on le pense.
La prévision optimiste de Thierry Breton
À l’heure actuelle, le commissaire européen chargé du Marché intérieur et du numérique (et qui s’occupe par conséquent du DSA et du DMA avec la commissaire à la Concurrence) n’affiche aucune inquiétude. Ce dernier a affirmé que les deux textes passeront sans soucis.
Or, la réalité est que la tech européenne est loin d’être unie sur le nouveau cadre de Bruxelles. Thierry Breton a déclaré qu’il ne désire pas réguler juste pour réguler mais que lorsqu’un portail web systémique ne répond pas à ses nouvelles obligations, ou fait tout pour obtenir un avantage de son positionnement, des sanctions sont nécessaires. Cela peut se matérialiser par une amende, une amende extrêmement conséquente ou même en dernier recours, le démantèlement structurel de la société sur le continent européen.