• A propos
  • La rédaction
  • S’abonner
  • Contact
  • Mentions légales
Revue Passages
  • Actu
  • Portraits
  • Chroniques
  • Energie
  • Culture
  • Géopolitique
  • Gouvernance
  • Economie
  • Santé
Pas de résultats
Voir tous les résulats
  • Actu
  • Portraits
  • Chroniques
  • Energie
  • Culture
  • Géopolitique
  • Gouvernance
  • Economie
  • Santé
Pas de résultats
Voir tous les résulats
Revue Passages
Pas de résultats
Voir tous les résulats
Acceuil Culture

Ayache Georges, « Les 12 piliers d’Israël », éditions Perrin

Jeanne Perrin Publié par Jeanne Perrin
8 mars 2020
dans Culture
0
Ayache Georges, « Les 12 piliers d’Israël », éditions Perrin
Partager sur FacebookPartager sur Twitter

De très longue date la terre était « promise », de toujours les persécutions frappaient : ces douze aventures se sont croisées dont les héros sont sortis tout armés d’un même drame séculaire…

Ces portraits d’illustres fondateurs et bâtisseurs d’une nation font sans doute le meilleur livre de Georges Ayache. Il faudrait une bonne… douzaine de pages pour révéler quelques-unes des surprises qu’ils contiennent. La place sera laissée ici aux deux premiers ouvriers de l’entreprise qui ont fait germer la graine et qui l’ont plantée. Les dix autres ont cultivé le jardin dans des conditions tumultueuses dont les médias nous ont informés régulièrement à grand fracas : car ces dix sont ceux de notre temps…

Théodor Herzl (1860-1904) le visionnaire, arrive de Hongrie à Vienne avec sa famille. Jeune bourgeois promis au barreau, il n’est pas conscient alors que le rejet par la population des hordes d’immigrants fuyant les pogroms de Russie et d’ailleurs puisse le concerner. Il fréquente une élite intellectuelle juive qui voit souvent une conversion au catholicisme comme un viatique pour la tranquillité : de Stefan Zweig, Arthur Schnitzler, Gustav Mahler, Heinrich Heine, ces deux derniers se sont convertis. Or Eugen Dühring lance un essai virulent contre « ces parasites qu’il faut éradiquer ». Herzl voit que l’antisémitisme ne frappe pas que les populations les plus démunies, il vaut pour tous. En voyage à Paris où il pense trouver l’esprit de liberté qu’il espère d’une façon plutôt romantique, il est rattrapé par l’affaire Dreyfus, les vilénies de Drumont. Désormais, ne voyant plus là de refuge, il rentre à Vienne, le lieu prestigieux adéquat pour animer des groupes de sionistes déterminés dont il devient le chef : « Si l’humiliation est le sort des Juifs, il faut y répondre par la fierté ! ».

Son livre de réflexion et d’instinct « l’État des juifs » (« Der Judenstaat ») est sous-titré « La recherche d’une solution moderne à la question juive ». Herzl y proclame qu’il est urgent de trouver à tous les persécutés comme refuge un État libre et indépendant. Cette utopie originelle transformée en un projet finit par devenir un succès de librairie, mais il faut passer à l’action… La démarche du sionisme est (re)lancée avec succès à Bâle, un congrès déclare qu’il faut mettre fin à l’errance, à une colonisation sporadique qui rapporte beaucoup à ceux qui peuvent acheter le maximum de terrain et asservit les autres sans qu’ils ne soient jamais protégés : il faut un « foyer national » avec ses lois !… Pour y parvenir le jeune homme se fait diplomate. Mais si désormais Herzl court les contacts utiles, il est assez mal armé : aucun réseau dans les sphères des pouvoirs, aucun mécène intéressé, même pas assez de talent pour convaincre. Il affronte pourtant « à main nue » l’Empire Ottoman, l’Égypte et surtout l’Angleterre (qui le traite de « démagogue ») et la Russie qui enverrait sans doute les Juifs dont elle ne veut pas mais garde les autres. Il y a déjà des Juifs en Palestine : pourquoi ne pas leur donner là justement ce « foyer national » ? Le Sultan répond : « Aucune terre de Palestine n’est à vendre ». Le projet est alors « promené » au nord de l’Égypte, au Sinaï… mais l’Égypte tient à son territoire ; en Ouganda (si loin de la terre promise ?). De la Russie où l’assimilation n’avait été qu’une sinistre plaisanterie Herzl espère un réservoir de population ; mais à cette époque la politique était de ne surtout pas encourager les départs… Malgré une campagne active les nouveaux partants pour l’Alyah ne furent pas assez nombreux… Herzl proclame qu’il ne se décourage pas.

Par son combat il réussit à fédérer la plupart des mouvements sionistes et à faire jaillir un programme cohérent, mais il s’y est épuisé : outre l’énorme difficulté de la tâche, il reçut trop peu de soutien tant des siens que des gouvernements étrangers et manqua des qualités personnelles indispensables à une diplomatie qu’il aurait voulue efficace. Conscient de son échec, épuisé, malade du cœur, il déclare : « Personne ne peut transplanter un peuple, seule une idée peut le faire »… mais comment ? D’autres allaient faire triompher son combat, il n’eut pas le temps de le savoir.

Avant de mourir à 44 ans, il propose avec le fameux humour de son peuple son épitaphe : « Il avait une trop bonne opinion des Juifs » !

Haïm Weizmann (1874-1952), l’initiateur eut comme Herzl un destin malheureux, mais d’une toute autre façon, puisqu’il vécut tout de même assez longtemps pour voir couronnés les efforts de son prédécesseur et les siens, liés à ceux de nombreux hommes de courage. En 1948 l’État d’Israël était né. Vieilli sous le harnois, se sachant incapable d’assumer l’énorme tâche de le diriger, il fut nommé président, comme le voulut la reconnaissance toute filiale de… Ben Gourion. Lequel prit les choses en mains !

Weizmann resta toujours réaliste. Venu de Russie mais sujet inconditionnel de sa Majesté britannique, on lui doit aussi un très beau travail d’homme de science (il avait fondé dans les premières colonies juives de Palestine, le Technion devenu une pépinière de prix Nobel). Chimiste réputé dans une Angleterre où florissaient les sciences, son élégance et ses talents de société lui ont ouvert toutes les portes. Contrairement à Herzl son entregent allait jusqu’à aborder les puissants, des parlementaires aux riches banquiers. À la question : « Où le peuple juif peut-il trouver un havre ? », il ajoute: « Où trouver les émigrants courageux et travailleurs, assez nombreux pour construire leur pays ? ». Et il n’oubliera jamais celle-ci : « Où trouver l’argent du développement ? ». Tant mieux s’il vient aussi d’Américains – tellement plus fortunés – même s’ils n’ont pas vraiment idée d’où se trouve la Palestine, du moment qu’ils se décident. Trois problèmes qu’il aborde avec le sens de l’ordre et du concret d’un scientifique. Pour chacun, il sera reçu partout, même s’il n’est pas toujours écouté.

La tiédeur des organisations sionistes européennes ayant découragé Weizmann (l’ancrage sioniste à Berlin était fort mais insuffisant, d’autre part on se doute qu’il n’y serait pas à la meilleure place !), il l’organise à Londres où il s’appuiera désormais sur sa propre équipe. Survint la première guerre mondiale, Weizmann s’est engagé auprès des Anglais, persuadé de leur prochaine victoire, ce qui n’a pu nuire à son dessein… Les cartes des influences sont rebattues dès 1919… Le sionisme, et bien d’autre affaires, devront compter dès lors avec la désormais première puissance mondiale, les États Unis…

Weizmann était devenu un ténor écouté partout du côté des alliés (une commission fut même créée à New York). Il a l’oreille du Parlement britannique et peut se lancer. Le soutien de l’Angleterre se traduit par la fameuse déclaration Balfour : à l’entête du Foreign Office : « […] le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l’établissement d’un foyer national pour le peuple juif en Palestine et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de ce projet, étant entendu qu’il ne sera rien fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine etc. … ». Ce n’était pas assez, même si c’était beaucoup. L’horizon s’était éclairci !

Mais le Moyen Orient était émietté avec la chute de l’Empire Ottoman, les occidentaux découpaient les territoires pour se partager des protectorats. Le pétrole avait jailli qui excitait déjà toutes les convoitises… La distribution des nouveaux mandats fit oublier les sionistes ! Ce furent pour ceux-ci de longues « années de plomb » pendant lesquelles se sont même créés au sein des Juifs des mouvements hostiles…

Pire encore, avec la redéfinition des frontières, avec les oppositions arabes souvent violentes, avec l’ingérence des États-Unis, et malgré la Shoah, de nombreuses chancelleries tournent le dos à Haïm Weismann. Alors qu’il pense abandonner cette lutte épuisante, il juge qu’après tout, il n’a pas fini son temps et c’est pendant plus de vingt ans qu’il aura travaillé sans relâche : interpelant les parlementaires anglais, recevant des réponses favorables qui sont souvent remises en question, faisant d’importants voyages en Amérique. Enfin « tous les combats menés n’ont pas été vains », il s’adresse une ultime fois directement à Truman en 1948 « … Il s’agit pour notre peuple de créer un État ou de mourir… ». Et cet ambassadeur si doué touche enfin au but !

Il est aux États-Unis quand est déclarée l’indépendance de l’État juif le 14 juin 1948 : il est trop loin pour signer lui-même le document… On lui en offre une présidence honorifique en signe de reconnaissance : « une nécessité morale » dit Ben Gourion, chef du nouveau gouvernement…

Le « vieil homme » fatigué, s’était dès 1946 retiré des premiers rangs de la vie politique. La fin de la vie de Haïm Weizmann fut paisible et consacrée à la science, sa grande satisfaction hors sa plus grande gloire. À Rehevot, non loin de Tel Aviv, il agrandit l’Institut Steff de chercheurs de haut niveau qui devait dès 1949 porter son nom : « Institut Weizmann des Sciences », indissociable de la survivance intellectuelle de son peuple…

David Ben Gourion (1886-1973) le fondateur n’entre pas dans l’histoire sans que son personnage érudit et tenace n’ait suivi de très près celle de Weismann. Le peuplement et la défense étaient ses deux objectifs ; il voulait aussi des réformes sociales ayant vu des émigrés récents exploités par des propriétaires terriens installés bien avant. Peuplement et défense, ses successeurs n’ont eu de cesse d’y travailler… Désormais les uns et les autres se connaissent, souvent s’opposent, et consolident, malgré l’adversité venue surtout de l’extérieur, ce qui a été si durement acquis.

Valdimir Jabolinsky (1880-1940) le révisionniste est moins connu et mérite au moins un rapide portrait. D’Odessa il avait acquis une immense culture, traduisant les auteurs français ou anglais en maîtrisant tout de la littérature russe. C’est à Rome qu’il écrivit comme journaliste sous le nom d’Altalena. Aussi peu conformiste qu’on peut l’imaginer à cette époque de bouillonnement créatif, il aborda le sionisme plus en gardien des traditions que croyant en Dieu. Or entre 1923 et 1928, 80 000 émigrants des États Baltes et de Pologne viennent grossir les rangs d’un mouvement dit révisionniste qu’il dirige et qui attaque de front les sionistes de la vieille école. Son « orientation droitière et libérale » eut le soutien de ces nouveaux venus qui n’étaient pas des impécunieux mais ces petits bourgeois chassés eux aussi par l’antisémitisme. C’était le moment où Weizmann n’avançait plus du tout depuis Londres. La virulence de Jabolinsky s’appuyait sur une éloquence remarquable : jugé dangereux pour un mouvement général qui cherchait toujours à obtenir la création de ce foyer national pour le peuple juif, il se vit refuser par les Anglais l’accès à la Palestine. Exigeant un État juif des deux rives du Jourdain, prônant le capitalisme, il était l’ennemi de Ben Gourion leader de la branche socialiste… Mais ces deux personnages avaient plus de convergences que de motifs de discorde ; il y eut encore entre eux des périodes avec et sans aménité. Mais la révolte arabe de 1936 provoqua chez Jabolinsky une vive réaction anticolonialiste qui le déconsidéra. Il avait souligné que dans la déclaration: « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple » il y avait une grave erreur quelque part.

La guerre éclate en 1939, le laisse seul avec ses maladresses politiques et son emportement ; il succombe peu après à une crise cardiaque et ce n’est qu’en 1964 que le gouvernement israélien autorise le rapatriement de sa dépouille sur le Mont Herzl, là où reposent les héros.

Menahem Begin (1913-1992), le rebelle ; Golda Meir (19898-1978) la forteresse ; Moshe Dayan (1915-1981), la légende ; Abba Eban (1915-2002), le diplomate ; Yitzhak Rabin (1922-1995), le juste ; Ariel Sharon (1928-2014), César d’Israël ; Isser Harel (1912-2003), l’homme de l’ombre ; Shimon Peres (1923-2016) méritent qu’on se plonge à nouveau dans le grand roman de l’histoire qui nous est proposé ! Pour chaque personnage, Georges Ayache nous montre l’intelligence, la volonté sans faille, mais aussi le jeu subtil du politique et surtout les conflits incessants qui surgissent et surgiront encore.

En conclusion, que de lutte, que de génie et de discorde ! Pour un pays qui est loin aujourd’hui d’être apaisé, que d’obstination, de renversements, de combats, de réussites éclatantes. Pour les jeunes Israéliens d’aujourd’hui, même très accidentée, la vie est maintenant tout autre : le culte des grands bâtisseurs de la Nation n’est pas leur quotidien…

Jeanne Perrin

Article précédent

L’Arche de la biodiversité récolte 60 000 nouveaux échantillons de graines

Article suivant

La société kaleïdoscopée

Jeanne Perrin

Jeanne Perrin

Article suivant
La société kaleïdoscopée

La société kaleïdoscopée

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dernières actualités

solution intelligente detecte rapidement cancers

Cette solution intelligente détecte très rapidement les cancers

19 mars 2023
mil solution alimentation afrique

Le « mil », la solution pour l’alimentation en Afrique

13 mars 2023
ia anglaise diminue sequelles apres avc

Une IA anglaise diminue de façon conséquente les séquelles d’un AVC

6 mars 2023
menstruations cup high-tech denicher maladies

Menstruations : une cup high-tech peut dénicher des maladies

1 mars 2023
robot soins hopital plus humains

Un robot afin de rendre les soins à l’hôpital plus humains

14 février 2023
bois-énergie-entretenir-forêts-chauffage

Bois énergie : entretenir les forêts pour se chauffer, le compromis idéal ?

8 février 2023
robot scruter emotions seniors

Ce robot scrute les émotions de seniors

7 février 2023
cancer du sein gene diminuer dangers femmes

Cancer du sein : un gène pourrait diminuer le danger chez les femmes

1 février 2023
depistage traitement ia soigne de plus en plus

Dépistage, traitement : l’IA nous soigne de plus en plus

20 janvier 2023
implant contraceptif pour homme futur contraception

Un implant contraceptif pour homme : le futur de la contraception

14 janvier 2023
Revue Passages

Rubriques

  • Actu
  • Apps
  • Chroniques
  • Culture
  • Développement Durable
  • Economie
  • Energie
  • Géopolitique
  • Gouvernance
  • Interviews
  • Non classé
  • Politics
  • Portraits, Entretiens
  • Review
  • Santé
  • Science
  • Startup
  • Tech
  • World

Dernières actualités

solution intelligente detecte rapidement cancers

Cette solution intelligente détecte très rapidement les cancers

19 mars 2023
mil solution alimentation afrique

Le « mil », la solution pour l’alimentation en Afrique

13 mars 2023
  • A propos
  • La rédaction
  • S’abonner
  • Contact
  • Mentions légales

© 2019 Revue Passages.

Pas de résultats
Voir tous les résulats

© 2019 Revue Passages.