Depuis le début de l’année, 600 cétacés (en grande majorité des dauphins) ont été retrouvés morts sur la façade ouest des côtes françaises. 95% d’entre eux portent des traces d’accidents liés à la pêche.
600 signalements en moins de deux mois
Les échouages de petits cétacés se font de plus en nombreux sur le littoral atlantique depuis 2016. Mais depuis le début de l’année, le nombre d’échouages signalés est en train de battre le triste record des années précédentes. Selon l’Observatoire Pelagis, qui étudie la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins, les chiffres actuels sont d’ores et déjà « supérieurs à ceux enregistrés en 2019 à la même période » alors que 2019 était « déjà une année record ».
L’année dernière, 1231 cétacés se sont échoués sur les côtes françaises entre janvier et avril, selon l’Observatoire. Toutefois ces chiffres ne laissent entrevoir qu’une petite fraction du nombre de morts, puisque la plupart des cadavres disparaissent en mer. En réalité, plus de 11 000 dauphins auraient péri dans le Golfe de Gascogne en 2019, estime l’Observatoire, sur une population de 200 000 individus environ. C’est trois fois plus qu’en 2017.
Des techniques de pêche qui mettent les dauphins en danger
Ce taux élevé de mortalité est majoritairement dû à l’action humaine et à certaines techniques de pêche : beaucoup de blessures mortelles sont causées par les filets des bateaux. Des mesures ont certes été prises pour tenter de réduire les prises accidentelles : depuis le 1er janvier, les chalutiers pélagiques (qui remorquent un large filet entre la surface et le fond des eaux pour cibler certains poissons se déplaçant par bans) doivent être équipés de répulsifs sonores visant à éloigner les dauphins. Mais cette obligation ne concerne que les chalutiers pélagiques, qui sont loin d’être les seuls engins à parcourir l’océan en tirant de longs filets.
En outre, l’observatoire Pelagis constate que les dauphins ont tendance à se rapprocher de plus en plus des côtes pour suivre leur nourriture. Les petits mammifères se retrouvent alors dans les mêmes filets que les bars ou les merlus qui sont recherchés par les pêcheurs. Or, si le dauphin est une espèce protégée, les « captures accidentelles » sont encore exemptes de sanction.