Les agences sanitaires françaises s’inquiètent du risque élevé de propagation d’un virus qui s’attaque aux cultures de tomates, de poivrons et de piments. La présence du « Tomato Brown Rugose Fruit Virus » dans les pays limitrophes préoccupe les autorités et la filière agricole, puisqu’il n’existe à ce jour aucun traitement efficace. Un premier cas a été confirmé le 17 février dans une exploitation du Finistère.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a récemment lancé l’alerte contre ce virus hautement contagieux et demande à toute personne l’ayant détecté sur des cultures de signaler sa présence afin d’éviter toute dissémination. Le virus, qui survit longtemps à l’air libre et se transmet par contact physique avec un porteur (une autre plante, les outils du jardinier, les animaux, insectes…), détruit progressivement la plante et a des effets dévastateurs sur les récoltes.
Apparu pour la première fois en Israël en 2014, la maladie de « la tomate rugueuse » a rapidement touché la Jordanie avant de s’étendre sur tous les continents. En Europe, le virus a notamment été signalé en Espagne, en Italie, et il a gagné la Grande-Bretagne en 2019. L’Allemagne, elle aussi touchée en 2018, est parvenue à l’éradiquer en détruisant tous les plants contaminés et en désinfectant les sols.
Du fait de l’absence de traitement efficace, la menace est prise au sérieux par les autorités françaises, car aucune variété de tomate n’est épargnée. Or celle-ci représente une part importante de notre agriculture : la France en produit plus de 600 000 tonnes, soit 12% de sa production globale de fruits et légumes. En outre, la filière agricole n’est pas la seule à être concernée puisque la tomate est aussi la plante emblématique du jardinier amateur : chaque année, 400 000 tonnes sont produites dans les jardins de particuliers. Enfin la tomate n’est pas la seule plante en danger : les poivrons, piments, aubergines, les pétunias ou encore le tabac sont visés par ce mal.
L’Anses appelle donc à la vigilance des cultivateurs, chargés de prévenir les services régionaux du Ministère de l’Agriculture ou les associations spécialisées dans la santé du végétal s’ils repèrent des plants infectés. Ceux-ci présentent des décolorations, des marbrures et des déformations en forme de mosaïque sur les feuilles et sur les fruits. L’agence plaide également pour un renforcement de la surveillance des fruits importés, afin de garantir qu’ils proviennent de zones indemnes du virus.