L’hydrogène naturel n’a pas encore la reconnaissance mondiale qu’il mérite. Mais le cours des évènements laisse penser que la prochaine décennie est la sienne. De plus en plus de gouvernements et d’industriels s’investissent dans la production de l’hydrogène vert. Ultime étape vers cette ressource naturelle totalement vertueuse.
Avec le réchauffement climatique, industriels et gouvernements subissent la pression des populations pour trouver des énergies propres. Parmi les candidates potentielles à la transition énergétique, l’hydrogène occupe une place de choix. Mais sa production était problématique à cause de sa grande pollution due à l’utilisation d’énergies fossiles. C’est dans ce cadre que l’hydrogène vert a vu le jour. Et depuis plusieurs mois, de nombreuses filières et acteurs de l’énergie se lancent dans sa production. Même les plus sceptiques commencent à s’y intéresser sérieusement. Il s’agit notamment du PDG de Total, Patrick Pouyanné, qui a indiqué fin 2019 que « La filière hydrogène mérite d’être regardée de plus près ». Au moment où son groupe est pointé du doigt pour ses raffineries d’’huile de palme, qui contribue à la déforestation des fortes d’Asie du sud-ouest.
Un marché de plusieurs milliards d’euros d’ici 2030
Le patron de Total n’est pas le seul à changer d’avis sur l’hydrogène. Les PDG de 60 grandes sociétés de l’énergie, des transports et de l’industrie ont récemment pris l’engagement de développer la filière de l’hydrogène vert. Ils estiment que l’hydrogène vert (produit à partir de l’hydrolyse de l’eau) pourrait fournir près d’un cinquième de l’énergie totale consommée d’ici 2050 et réduire les émissions de carbone d’environ six milliards de tonnes par rapport à aujourd’hui. En France, le seul marché des électrolyseurs, piles à combustible et réservoirs pour véhicules électriques à hydrogène pourrait atteindre le milliard d’euros en 2030. Donc autant se préparer à s’emparer de ce marché de l’énergie propre et de la mobilité durable.
De son côté, le gouvernement français a récemment lancé une nouvelle feuille de route énergétique de la France ou Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celle-ci prévoit l’arrivée l’hydrogène dans le mix énergétique française entre 2030 et 2035. Actuellement, ce gaz est le moyen le plus prometteur de stockage massif inter-saisonnier des énergies renouvelables.
« L’hydrogène est l’un des carburants du futur »
D’autres pays sont plus avancés dans la promotion de l’hydrogène. Il s’agit notamment de l’Allemagne. Le Ministre allemand des transports, Andreas Scheuer, disait il y a quelques mois que « L’hydrogène est l’un des carburants du futur ». Il vise la production de 60.000 voitures à hydrogène d’ici à 2022.
Au Mali, un entrepreneur du nom d’Aliou Diallo est encore plus ambitieux. Grâce à une unité pilote, sa société d’exploration Hydroma SA transforme l’hydrogène naturel en électricité verte pour les habitants de Bourakébougou. Contrairement à l’hydrogène vert, l’hydrogène naturel est totalement vertueux (renouvelable et non polluant). Il constitue donc la prochaine étape de transition énergétique.